Spectacle de chansons interprété par Denis D’Arcangelo accompagné par l'accordéoniste Sébastien Mesnil, dans une mise en scène de Juliette
Depuis 2011, il tardait à ses fans absolus de retrouver Madame Raymonde, bourlingueuse de bitume du Paris populaire à la Carné et à la Tardi, créature et création du comédien et chanteur Denis D'Arcgangelo.
Mais ce dernier n'a pas chômé puisqu'il a sévi dans le lyrique avec notamment "La Belle Hélène", le théâtre avec "El Tigre" sous la direction de Alfredo Arias et créé avec Jean-Luc Revol, son complice de toujours, un épatant duo chantant, "Les 2G, artistes de music-hall".
Après "Madame Raymonde revient !", "Madame Raymonde exagère" et "Madame Raymonde - Mes plus grands succès", pour ne citer que ses dernières aventures, voici "Lady Raymonde" qui se la joue ni first lady d'une république bananière ni sujette blasonnée de sa grâcieuse majesté puisque sur l'affiche du spectacle elle arbore la couronne étoilée de la Statut de la Liberté.
Car Madame Raymonde est allée aux States pour conquérir Broadway et, pour mettre en musique ce chapitre de sa carrière, elle a accepté pour la première fois de "se faire mettre en scène", en l'occurrence par la chanteuse Juliette, ce qui se traduit par un changement de formule et un renouvellement de son répertoire.
Certes elle est toujours vêtue de sa robe noire imprimée et coiffée d'un turban beauvoirien, la table de bistrot et le kil de rouge constituant toujours son seul décor, mais finis les récits jubilatoires de la gouailleuse des rades, de la diva des claques, de la mistinguett des bastringues et de la reine des tournées miteuses.
Finis également les rêves de la fleur de bitume inspirés par la fameuse Gaby Montbreuse grande figure du music hall des années 20 et reine de la chanson fantaisiste et les ballons de rouge éclusés après chaque couplet pour se velouter les cordes vocales qui favorisaient, à mesure que se vidait la bouteille, les savoureuses digressions et d'inattendues improvisations selon l'inspiration du moment.
Madame Raymonde ne sirote plus, à peine humecte-t-elle une fois ses lèvres, et, en toute sobriété délivre, accompagnée de son fidèle Zèbre, l'accordéoniste-pianiste Sébastien Mesnil, un éclectique tour de chant à la play-list hétéroclite, un spectacle de chansons, comme elle dit, reliées par un mince fil rouge.
Au programme, quelques perles "ricaines" tel le générique de l'inénarrable sérié télévisée "La croisière s'amuse", de la chanson française ("La Belle Abbesse" de Juliette, "Les bleus" de Serge Gainsbourg, "Grand maman c 'est New York" de Charles Trénet) et une pépite des années 1930 "L'histoire de ben Hur" qui fut chanté par Berthe Sylva.
Chanson réaliste ou fantaisiste, music-hall ou variété, l'interprétation de Denis D'Arcangelo fait mouche. |