La Tchoucrav’. Tchac. Zouip. Zioup. Crcrcrc. Let’s play. Ouh la la ! Tu entends ça ? Oui, on peut dire que ça décoiffe ! Non, je ne veux pas entendre de références à machin ou à truc. Zut à la fin. Il y en a marre de comparer les groupes les uns aux autres. La Tchoucrav’ n’est pas le seul groupe de la planète, mais on ne va parler que de lui pendant les lignes qui suivent !
Ils sont quatre : Thomas Delannet et son frérot Frank, Yayo et Kevin Jirelli. Le ton est donné dès les premières notes : Rock Band. Troisième album du groupe, et comme les amants, le troisième est toujours le meilleur : le premier pour concrétiser les rêves d’ado, le deuxième pour tester les trucs appris par les copines, et le troisième pour perfectionner ses qualités.
Pas évident de chanter en français sur ce rock craché aux cordes et percussions. A condition qu’elles sachent se taire pour laisser place au chant, au piano et aux chœurs. Et mis à part l’étoile à carreaux qui laisse présager d’un peu d’humour dans ce monde de brutes, regarde un peu comme ils se la pètent sur la photo de presse. Tout en Levis-leather.
En bons rockeurs, ils chantent les poings, les femmes et les américains. En bons français, ils chantent les femmes, le succès et les psychotiques. En bons poilus, ils chantent leurs racines, le surf et les femmes. Bon, d’accord, ils ne chantent pas tant les femmes que ça, juste un titre "Melissa". Et comme ils sont des rockeurs en cheveux et en cuir, ils sont poursuivis par des hordes d’œstrogènes en ébullition à la fin des concerts, "Rock Band".
La jupe à carreaux est leur costume de scène. Mais portent-ils ce kilt de fortune dans les règles de l’art ? Mais oui ! Quelle question !
Depuis leurs débuts tantôt reggae, tantôt rock, La Tchoucrav’ a décidé de se pencher sur la question rock de la chose. Efficace. Mise en garde spéciale : ne pas prendre les textes au premier degré. Sauf que le rock’n’roll n’est pas sensé être la musique des drôles et des humoristes.
Et puis elle l’est devenue. N’en déplaise aux puristes. Il n’est pas nécessaire de suinter la contestation pour faire du rock. Son énergie peut tout aussi bien servir les habitants du quotidien. Qui nous rappellent notre siècle, notre espèce, nos envies de légèreté et nos névroses ordinaires. La Tchoucrav’.
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