Réalisé par Jean-Jacques Zilbermann . France. Comédie dramatique. 1h44 (Sortie le 26 novembre 2014). Avec Julie Depardieu, Johanna ter Steege, Suzanne Clément, Hippolyte Girardot et Benjamin Wangermee.
Jean-Jacques Zilbermann a voulu rendre hommage à sa mère. Voilà qui est fait mais le film est raté car, comme en littérature, le cinéma s'accommode mal des bons sentiments.
Le film manque de matière et de souffle, les dialogues sont indigents et les personnages inconsistants alors même que contrairement au traditionnel avertissement indiquant que les personnages et les situations étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite, ils correspondent à des personnes réelles.
En effet, Jean-Jacques Zilbermann s'inspire de trois jeunes femmes juives rescapées de camps d'extermination, dont sa mère, qui ont pendant trois décennies effectué leur pélérinage mémoriel annuel dans une station balnéaire.
Mais la transposition filmique ne parvient pas à constituer l'ode à la vie qu'elle est censée restituer tant elle est phagocytée par le souci de la reconstitution, et ce, dès le prologue avec la reconstitution façon "Nuit et brouillard" de la libération du camp d'Auschwitz. puis la reconstitution du Paris de la Libération, de la Fête de l'humanité de 1946, et enfin le morceau de bravoure avec la reconstitution de Berck-plage du début des années 1960.
Car "A la vie" est un film de chef décorateur, en l'occurrence la chef décoratrice Valérie Grall. Dès lors, les personnages sont réduits à de simples figures et jamais n'affleure cette sororité indéfectible qui lie au plus intime de leur être les trois femmes.
Hippolyte Girardot, transparent, sert de support publicitaire pour le Bouillon Chartier, Julie Depardieu, cachectique, officie dans son registre de prédilection qu'est celui de la petite fille douloureuse, le personnage de Johanna ter Steege est sans consistance et Suzanne Clément, excellente actrice québécoise à l'affiche de "Mommy", se débat pour donner consistance à sa partition anorexique.
Seul à tirer son épingle du jeu, Benjamin Wangermée, jeune promu 2011 du CNSAD, dans le rôle du plagiste animateur du club Mickey touchant en amoureux transi, mais qui , hélas, ne peut sauver le film. |