Avec North African Bersek, le quatuor italien de Trans Upper Egypt s’introduisait dans nos oreilles d’une façon aussi sûre qu’imparable. Sons distordus, basses organiques et chants s’articulent en fonction des uns et des autres, assuraient à cet EP une forme hantée. S’élevant au-dessus de notions dichotomiques, (noir/blanc et bruit/silence), North African Bersek était une décharge d’énergie imparable et aux formes intemporelles.
De retour sans crier gare, le groupe signe un nouvel opus aux couleurs criardes, mais qui ne se démarque pas complètement de leur héritage musical. Longuement attendu ce 8 titres sobrement intitulé Trans Upper Egypt fait la part belle aux sons noise et se construit autour de sonorités presque sordides. Fort heureusement, celles-ci sont farouchement tordues, décomposées et recomposées les unes dans les autres, tant et si bien que le rendu final tiendra plus du trip cosmique ("Mountains") que du titre Noise routinier.
Comprendre que les quatre garçons versent maintenant dans des compositions à caractères épiques, sur lesquelles les superpositions sonores se mâtinent de percussion féroces ("Morte"), presque militaires, et lancent un fil sonore rebondissant d’une piste à l’autre. Ainsi, "Fantasia" et "Virginia" s’évertuent tous les deux à exploiter le même son elliptique et décharné, tout en lui imprimant deux dynamiques diamétralement opposées.
On retiendra surtout le titre "Moon Doom", sûrement la production la plus à mème de retranscrire toute l’énergie contenue dans ce 8 titres : une véritable apothéose musicale au profil orgiaque.
Vous l’aurez compris, Trans Upper Egypt revêt ici un caractère et une forme animale surprenante qui vient planter ses crocs dans notre imaginaire. Une expérience sonique prégnante, pour ne pas dire pugnace, principalement appuyée sur une notion du rythme rebondissant dynamiquement entre psyché, noise et punk. Rien que ça.
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