Voilà, c’était annoncé depuis longtemps maintenant, mais le rideau se referme sur la musique d’Angil and The Hiddentracks. En guise d’adieux, sous cette forme : les Hiddentracks n’ont pas forcément fini de faire parler d’eux et Mickaël Mottet non plus, le groupe Français nous offre un dernier EP, Lines, qui démontre à la fois le talent de ces musiciens et cette injustice face à une certaine non reconnaissance publique et critique.
Un jour, il faudra sérieusement se poser la question de l’intérêt pour certains médias nationaux de toujours préférer faire la promotion de groupes anglo-saxons à la durée de vie souvent limitée, à donner un coup de projecteur sur une scène Française sortant des sentiers battus. Ne parlons même pas des programmateurs de salles, proposant toujours plus de concerts par semaine, de moins en moins remplis par ailleurs mais c’est un autre débat, frileux sur les découvertes et incapables de séparer le grain de l’ivraie.
Lines… Un peu plus de trois petites notes de musique, 4 titres en tout qui sonneraient presque comme l’aboutissement d’une carrière. D’abord au niveau du son. Le disque a été enregistré par Michael Wookey dans les conditions du live. Le groupe entier dans la même pièce avec les micros justes placés au bon endroit, ce dont a toujours rêvé Mickaël Mottet. En résulte un son sec, où la vérité est crue. Lines nous rappelle, et ici de manière encore plus évidente, le rapport étroit qu’entretient Angil avec le hip-hop, les rythmes, la prosodie et les mélodies noires Américaines (il faut voir comment les Hiddentracks se transforment en fanfare de La Nouvelle-Orléans rappelant leurs bons offices déjà réalisés dans le dernier disque de Michael Wookey). Lines, c’est un condensé de mélodies brutes qui restent collées à la peau mais aussi une économie de moyens qui mène plus à une certaine idée d’un essentiel esthétique qu’à l’épure. Bref une belle façon de se dire presque adieu…
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