Comédie dramatique écrite et mise en scène par Mario Batista, avec Hugo Mallon et Ricky Tribord.
"L'arrestation", présentée comme l'histoire d'une arrestation mettant aux prises un policier et un suspect, la partition de Mario Batista constitue moins une confrontation en huis-clos qu'un texte monologal.
Nonobstant le fait que, par son incompréhension, sa dénégation puis son indifférence ponctuelles, le jeune pseudo-délinquant (Hugo Mallon) agisse en contrepoint pour relancer le discours, l'essentiel tient en ce dernier qui commence comme une sentence moralisatrice sur le respect de l'ordre et la complainte du gardien de la paix sur sa fonction paradoxale.
Et de manière subtile, et néanmoins spécieuse, sa réflexion sur le bien-fondé du discours sécuritaire et les fondements des lois répressives, notamment de celles destinées à assurer la protection des biens, le jeune homme ayant été appréhendé dans le quartier des bijouteries, dérive sur le pouvoir de l'argent, "le pognon", les nantis capitalistes qui se gardent au chaud la ville, symbole de leur magot, objet de tentation et de convoitise.
Rien de nouveau sur le fond mais l'aspect équivoque des soliloques du policier tient à ce que la mise en scène de l'auteur ne tend pas au réalisme, les comédiens officiant en tenue de ville, et au jeu de Ricky Tribord qui réalise une excellente prestation en les dispensant "en roue libre", selon une note unique très bien tenue pendant une heure, à la manière du flux intérieur.
|