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Musée de l'Histoire de l'Immigration  (Paris)  Du 9 décembre 2014 au 28 juin 2015
 

Avec "Fashion Mix - Mode d'ici, Créateurs d'ailleurs", le Musée de l’Histoire de l'Immigration et le Palais Galliera proposent une exposition transversale qui croise mode et émigration.

Ainsi aborde-t-elle l'Histoire de la mode du 20ème siècle à travers le parcours migratoire de ceux qui, dès la Belle Epoque, ont contribué à faire de Paris le berceau de la Haute Couture, puis la capitale de la mode avec l'avènement du prêt-à-porter de luxe et la consacrent, aujourd'hui encore, comme l'incontournable plaque tournante d'une mode mondialisée.

Elle a été conçue de main de maître sous le commissariat de Olivier Saillard, historien de la mode qui a longtemps signé les spectaculaires expositions du Musée des Arts Décoratifs consacrées aux grands noms de la couture et a désormais en charge la direction du Musée de la Mode de la Ville de Paris sis dans le Palais Galliera, Aude Pessey-Lux, directrice du service Musée de l’Histoire de l’Immigration, et Isabelle Renard, responsable des collections d’art contemporain.

En effet, elle évite le monolithisme du didactisme comme la staticité de la démonstration illustrative en hybridant de manière pertinente plusieurs focales.

Librement pensée et intelligemment réflexive pour capter l'attention du visiteur et solliciter sa curiosité, elle raconte une histoire et des histoires individuelles en combinant l'approche chronologique et l'association formelle qui traverse les temporalités comme les grands mouvements stylistiques et le focus sur des personnalités emblématiques.

De surcroît, elle bénéficie du judicieux travail scénographique de Jean-Julien Simonot qui, outre son esthétisme, réalise un ingénieux dispositif constitué de cimaises de hauteur dégressive et de plateaux "flottants". Ce qui, en symbiose avec le déroulé déambulatoire de l'exposition, permet de dynamiser l'espace unique de monstration et d'imprimer une synergie entre les expôts de nature différente.

De A à Y, les minorités visibles de la mode française

Cette exposition est passionnante car ponctuée de découvertes et de pertinentes échappées thématiques greffées sur un cheminement historique qui traverse le 20ème siècle. Première découverte, le planisphère présenté à l'entrée de l'exposition qui recense par pays les couturiers qui ont contribué à la renommée de la mode française déploie une liste impressionnante.

Car de Alaïa à Yamamoto, l'Histoire de la mode française a été écrite et s'écrit - en 2014, pour les défilés de prêt-à-porter féminin, 70% sont ceux de créateurs d’origine étrangère - avec la participation et l'apport culturel de près de trois cents créateurs, couturiers, stylistes; directeurs artistiques, venus d'ailleurs.

Deuxième découverte, l'inventeur, au milieu du 19ème siècle, de l'industrie et l'art de haute couture, avec ses corollaires que sont les collections et les défilés, n'est pas un français mais Charles Worth, insulaire britannique.

Et son style flamboyant se retrouve chez ses héritiers des années 1980 comme John Galliano.

La première moitié du 20ème siècle se caractérise par l'installation parisienne de personnalités européennes, issus majoritairement des classes aisées, qui, essentiellement pour des raisons artistiques liées parfois à des événements politiques, choisissent de s'établir à Paris, la France jouissant d'un rayonnement culturel inégalé, pays de la liberté et du foisonnement artistique.

Ils deviennent non seulement des couturiers emblématiques de leur temps et du patrimoine de la Haute couture française mais des références tutélaires.

Tel est le cas de "l'architecte de la mode" Cristóbal Balenciaga, déjà célèbre en son pays qui émigre lors de la guerre civile espagnole.

Il deviendra "le couturier des couturiers" qui impactera la mode des années 1950 et chef de file d'une vivifiante école espagnole représentée tant par Antonio Canovas de Castillo qui oeuvre chez Jeanne Lanvin que par Paco Rabane puis Sybilla dans les années 1980.

A côté de la rigueur ibérique, l'exubérance baroque des couturiers italiens est initiée par Elsa Schiaparelli.

Descendante d'une famille d’aristocrates et d’intellectuels naturalisée française en 1931, et proche des Surréalistes, elle en décline les extravagances.

Dont celles de Salvador Dali, avec l'imprimé homard, la chaussure-chapeau portée par Gaîa, la muse de ce dernier, et les poches-tiroirs.

Un des accrochages "en miroir" rassemble façon "pêle-mêle" la famille transalpine avec les modèles de Elsa Schiparelli, Riccardo Tisci pour la maison Givenchy, Maurizio Galante et la fantasque Popy Moreni qui revisite le costume de clown.

L'Europe s'étend jusqu'à l'Oural et, dans les Années Folles, Paris connaît la vogue de la culture russe au sens large du terme.

Artistes ouvrent leur maison de couture comme Sonia Delaunay d'origine ukrainienne qui ouvre sa maison où elle décline la théorie du simultanisme, période abondemment illustrée dans la rétrospective "Sonia Delaunay - Les couleurs de l'abstraction" qui se tient actuellement au Musée d'Art Modene de la Ville de Paris.

Moins médiatisée, Natalia Gontcharova travaille pour la maison Myrbor, et Lola Prusac venue de Pologne fait ses gammes chez Hermès avant de s'installer à son compte comme certains aristocrates exilés.

Certains créateurs sont moins connus du public contemporain comme Robert Piguet, citoyen suisse, qui fut l'assistant de Jean Poiret et le maître de Christian Dior.

Surnommé "le prince de la mode", il appartenait au Tout-Paris des années 1930 et, ami des artistes, il les habille à la ville comme à la scène.

La Haute couture des années 1950, récemment célébrée au Palais Galliera avec l'exposition "Les Années 50 - La mode en France 1947-1957", est placée sous le signe du cosmopolitisme et de la vogue du drapé avec Jean Dessès, né de parents grecs en Égypte, et le Hollandais Charles Montaigne.

Le deuxième temps de cette déambulation, qui correspond davantage au nomadisme artistique et à la mondialisation, est scandée de manière quasi décadaire.

Si elles voient le surgissement d'électrons libres tel Azzedine Alaïa d"origine tunisienne qui exalte l'éternel féminin, et dont les trois décennies de création intemporelle ont fait l'objet d'une rétrospective présentée au Palais Galliera à l'occasion de sa réouverture en 2013, les années 1970 sont marquées par le raz-de marée nippon.

Contrairement à Kenzo, le précurseur avec sa boutique Jungle Jap et ses vêtements colorés, ses compatriotes, dont la plupart issus comme lui du Bunka Fashion College de Tokyo, optent pour le monochromatisme du noir.

Ils s'imposent comme les maitres de la déconstruction et du minimalisme ascétique qui sera qualifié de paupérisme sublimé du plissé de Issey Miyake, version "raide" de l''étoffe plissée-ondulée créée par Mariano Fortuny auquel est consacré un focus sur le travail du tissu, à la rigueur des petites robes noires de Yohji Yamamoto et Rei Kawakubo.

Les années 1980 connaissent la déferlante du plat pays en deux vagues successives.

Martin Margiela, qui sera l'assistant de Jean-Paul Gaultier, fait figure de cavalier seul et anonyme armé de sa seule étiquette blanche.

Les autres diplômés de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers - Ann Demeulemeester, Walter Van Beirendonck, Dirk Van Saene, Dirk Bikkembergs, Marina Yee et Dries Van Noten - réunis sous la bannière des "Six d’Anvers" se lancent à l'assaut des podiums avec pour blason la transgression des codes.

Leurs cadets leur emboîtent le pas tel Raf Simons au sein de la maison Dior.

Trois éléments caractérisent les dernières dernières décennies : l'arrivée en force de stylistes américains, un foisonnement créatif qui ne se fédère pas au sein d'école "géographique" et la coexistence de deux tendances antinomiques.

D'une part, une mode internationnalisée élaborée par des créateurs-directeurs artistiques, comme Marc Jacobs chez Louis Vuitton et Alexander McQueen pour Givenchy, qui oeuvrent au sein d'illustres maisons françaises détenues pas les multinationales du luxe et soumise à des impératifs économiques.

Et, d'autre part, une mode plasticienne et expérimentale avec des créateurs de toutes origines : Helmut Lang, Kostas Murkudis, Viktor & Rolf, Iris van Herpen et Haider Ackermann.

Assortie de documents d’archives relatifs aux parcours individuels tels que les pièces d'identité et les documents adminstratifs relatifs au statut d'étranger, ainsi que des documents relatifs à l'activité commerciale, inscription au registre du commerce et dépôts de marque, ainsi que des entretiens audiovisuels, l'exposition présente un beau florilège des couturiers et stylistes venus d'ailleurs qui ont contribué au rayonnement de la mode française.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Musée de l'Histoire de l'Emigration

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation du Musée de l'Histoire de l'Emigration


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