Réalisé par Kim Seong-hun. Corée du Sud. Policier. 1h51 (Sortie le 7 janvier 2015). Avec Lee Seon-gyoon, Jo Jin-woong, Shin Jung-Keun, Jeong Man-Sik, Dong Mi Shin, Kim Dong-hyun, Joo Seok-tae et Heo Jung-eun.
Avec "Hard Day", le réalisateur sud-coréen Kim Seong-hun propose un film hybride pratiquant le mélange des genres de manière particulièrement réussie et résolument jubilatoire sur le thème de la scoumoune et dans le registre de la parodie du thriller mâtinée de comédie débridée et de folie cartoonesque.
Affecté par le décès de sa mère, stressé par l'enquête pour corruption diligentée au sein de sa brigade, le lieutenant Ko Gong-su (Lee Seon-gyoon excellent) , qui n'est pas blanc-bleu, a les nerfs à fleur de peau et alors qu'il roule sur une route déserte pour assister aux obsèques de celle-ci, il écrase involontairement un piéton sorti de nulle part en voulant éviter un chien.
Un petit chien mignon et inoffensif qui scelle son destin en le plaçant résolument sous le signe de la guigne. Le délit de fuite "ni vu-ni connu" est imminent, le quidam n'étant pas pourvu d'une conscience exacerbée, quand l'arrivée inopinée d'une voiture de police le fait paniquer et le voilà qui charge le mort dans le coffre de sa voiture.
Pour se débarrasser du corps, lui vient l'idée lumineuse de le placer dans le cercueil de sa mère et l'épisode du transfert du corps par le réseau de ventilation du funérarium avec l'aide d'un jouet GI Joe télécommandé constitue le premier d'une série d'épisodes hilarants donnant lieu à des scènes d'anthologie.
Car tout est bien qui pourrait bien finir mais la sonnerie du téléphone du mort retentit et celui-ci s'avère être un malfaiteur impliqué dans un trafic de drogue recherché tant par sa brigade à qui est confiée la mission que par un gros bonnet qui est également un "ripou" baraqué comme une armoire à glace genre Terminator à face de bébé sumo (Jo Jin-woong). Soupçonné par son équipe, harcelé puis traqué par un killer psychopathe, de quoi mettre sous pression.
Usant et abusant efficacement du procédé de la peau de banane et de l'archétype de l'anti-héros malchanceux, Kim Seong-hun signe un scénario à l'intrigue tout à fait crédible qui enquille les rebondissements s'enchaînant sur le mode d'une mécanique de haute précision qui ne deviennent rocambolesques que par le parti-pris stylistique.
Bagarre, course-poursuite, humour noir et décharges d'adrénaline scandent ce singulier thriller qui se déroule à un rythme d'enfer, bien évidemment.
Kim Seong-hun réussit fort bien son entreprise sur toile de fond de satire sociale visant le marasme économique et la corrpution érigée en pratique nationale, et s'offre même le luxe d'un dénouement en forme de (a)morales : "Une bonne action est toujours récompensée" et "Si le crime ne paie pas, celui des autre peut rapporter gros". |