Dès les premières notes, le fricouti de la samba s’empare de vos sens et vous fait fricoutiller doucement. Vous ne la connaissez pas ? Comblons cette lacune immédiatement : il s’agit de Flavia Coelho, nomade d’ici et d’ailleurs, mais surtout brésilienne de corps et d’esprit.
Mundo Meu. C’est chaud, sucré et riche en arômes suaves. Un peu comme un café, si vous prenez la peine de plonger le regard dans votre tasse quelques secondes avant d’engloutir le breuvage, vous risquerez de rencontrer Flavia Coelho. A priori lisse et impénétrable. A fortiori savoureux et riche en arabica.
Certes, il est un peu réducteur de comparer un son à une boisson. Mais cette artiste résume toutes les facettes d’une surprise gustative. Je vous épargne les anecdotes aguicheuses sur son enfance (et la manière dont elle aurait ajusté sa voix avec un seau sur la tête… hum) et ses galères adolescentes. Toujours est-il que ses racines sud-américaines lui ont insufflé le charisme chaud et envoûtant qui habite sa voix.
Et ce ne sont pas les paroles aux accents brésiliens… portugais… espagnols ? Cette langue musicale et glissante, susurrée du bout des lèvres, essentiellement composée de claquements de langue et de sons lippés. La langue de la samba, bossa nova, ragga et compagnie. Mi-sensuelle, mi-libertine. Toujours chaude et tropicale. Evocatrice de repos sur pilotis. Le bleu pas loin. Le bleu partout.
Cette musique peut faire danser, tout en rappelant des vacances sur des plages de sable fin, entre sieste et bronzette sous un grand chapeau. No souci. Mais Flavia Coelho n’est pas que ça. Elle est aussi la porte-parole des femmes amoureuses (surtout celles qui tombent amoureuses du mauvais ou des sacrifiées) et la représentante des artistes de rue (qui galèrent encore).
C’est là que son apparente superficialité oscille vers le côté plus sombre de la mélancolie. Vers ce passé qui lui colle à la peau. Vers le dépit annoncé du futur. Mundo Meu se situe juste là, entre les entraves du chagrin et la folie de l’espoir chevillé au cœur. Un bel héritage des musiques africaines, savamment mêlées aux rythmes brésiliens. Un pont entre passé et futur. Le présent. Savourons-le en musique. Dansons. Flavia Coelho dans les tympans.
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