Réalisé par Atom Egoyan. Canada. Thriller. 1h40 (Sortie le 7 janvier 2015). Avec Ryan Reynolds, Scott Speedman, Rosario Dawson, Mireille Enos, Kevin Durand, Alexia Fast et Bruce Greenwood.
Grosse déception avec "Captives" de Atom Egoyan qui traite du thème de l'enlèvement d'enfants destinés aux réseaux pédophiles.
Tout commence avec un lent et interminable travelling sur un paysage enneigé qui donne le ton du film qui patine sur la glace et fonce droit sur les congères, enseveli sous un scénario dont l'intrigue regorge d'invraisemblances, nonbstant des thématiques qui auraient pu constituer de bons ressorts dramatiques, et qui, de surcroît, dégoupille tout suspense en révélant dès le prologue l'identité du ravisseur et le sort de la fillette recluse qui officie comme "cyber-rabatteuse".
Ce qui constitue sans doute un parti-pris tenable n'étaient des personnages au demeurant archétypaux, ressortissant souvent à la caricature et dépourvus d'épaisseur psychologique, une réalisation "molle, plombée par d'incessants mini-flash-backs et axée sur le seul levier émotionnel, marque de fabrique du réalisateur, qui, en l'espèce, ne fonctionne pas et un dénouement aussi brutal que peu crédible qui intervient dans le dernier quart d'heure.
Plusieurs années après l'enlèvement de leur fille, qui au lieu de resserrer leur couple a provoqué son éclatement, les Lane apprennent que l'image de celle-ci semble figurer sur un cyber-réseau pédophile. L'enquête redémarre grâce à l'acharnement de deux inspecteurs (Scott Speedman et Rosario Dawson) subjectivement impliqués dans leur traque.
Au coeur du film, la douleur parentale sans résilience, avec la mère éplorée (Mireille Enos toujours au bord du sanglot) et le père doublement culpabilisé (Ryan Reynolds à l'air buté) parce que sa femme le rend responsable d'avoir laissé leur fille sans surveillance, celle-ci ayant été enlevée dans sa voiture alors qu'il s'était absenté le temps d'acheter une tarte.
Ce dernier s'obstine à parcourir les routes des alentours dans l'espoir de voir sa fille réapparaître comme elle a disparu. Et il a bien raison car celle-ci est retenue captive à proximité dans la superbe demeure d'un nanti (Kevin Durand méconnaissable), esthète mozartien qui écoute en boucle l'air de la Reine de la Nuit, caricature du vieil enfant traumatisé et voyeur impuissant qui appartient à un réseau de pédophiles.
Réservé aux fans absolus de Atom Agoyan sensibles à la mélancolie larmoyante et amateur de films imagiers sur le Grand Nord. |