Panda Bear Meets The Grim Reaper
(Domino) janvier 2015
Coupons court à tout suspens, ce disque est une véritable déception. D’autant plus si vous êtes, ou avez été, au vu de la tournure que prennent les choses, un fan d’Animal Collective ou des efforts solos de Noah Lennox. J’ai longtemps considéré Animal Collective et donc par concomitance naturelle Panda Bear, comme un groupe enthousiasmant, palpitant même parfois (Sung Tongs, Merriweather Post Pavilion). Et puis les fulgurances musicales se sont transformées en formules et la formule en auto parodie.
Alors que reste-t-il de nos amours (l’âpre Tomboy en 2011, le fantastique, non, le génial Person Pitch sorti en 2007) avec Panda Bear à l’aune de ce nouveau disque ? Eh bien malheureusement, malgré tout le bien que nous pouvons penser de sa musique, pas grand-chose. S’il y a beaucoup d’intelligence dans ce disque, elle est noyée dans une masse confuse, où règne l’esbroufe (merci Sonic Boom) et pas mal de facilité. Panda Bear habille le squelette de chanson pop, souvent construit autour de divers samples, d’électronique bancale et rabâchée, de psychédélisme facile, de rythmes hip-hop à l’agogie mal fichue où tout finit par se mélanger, par se ressembler. Déconcertant quand on sait que l’Américain envisage ses disques comme un éternel recommencement, une fuite en avant… Derrière cette profusion (et non luxuriance nuance) sonore, ce qui saute aux yeux (outre le fait que Noah Lennox tourne sérieusement en rond), c’est le manque de chaire, de vivant, un certain côté désincarné. On cherche encore si ce disque s’adresse aux pieds, à la tête ou au cœur, tant il se perd dans toutes les directions…
Ce Panda Bear Meets The Grim Reaper semble être considéré comme une bonne porte entrée dans l’univers de Noah Lennox. C’est peut-être parce qu’il est le plus tiède, le plus facile et le plus édulcoré. Et ce n’est pas ce que nous aimons et recherchons chez lui. Ce qui est d’autant plus triste, c’est que dans cette cacophonie, on sent parfois ce que ce disque aurait pu être, ce qu’est toujours capable de faire Noah Lennox avec des titres comme "Tropic Of Cancer", "Lonely Wanderer" ou "Boys Latin". Très peu, trop peu pour susciter un quelconque émoi. Ce qui passe chez des musiciens moyens ne passe pas quand on a affaire à ce genre d’artiste. Dommage oui, vraiment dommage.
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