Seul en scène écrit et interprété par Tom Novembre dans une mise en scène de Ged Marlon.
Musicien, comédien et chanteur catégorisé comme "artiste aux multiples facettes", Tom Novembre revient sur scène en solo et renoue avec la forme hybride qu'il affectionne du spectacle humoristico-théâtro-musical avec "Le récital".
Il s'est donc concocté une partition sur mesure qui inclut des chansons dans la composition d'une galerie de personnages ordonnée autour de la trame de la mise en abîme qui montre l'envers du décor vu, en l'espèce, non des coulisses mais de la scène au cours de l'ultime répétition d'un vieux briscard de la chanson qui tente son come-back.
Alors que, anxieux par cette "last chance", et indisposé par la mauvaise digestion de la pizza de la veille, il tente de prendre ses marques dans un dernier filage, il est sans cesse interrompu par l'irruption invasive des figures gravitant autour des "vedettes" dont il dresse le portrait tragi-comique.
Des individus un peu bas du front dont le quotient intellectuel peine à atteindre la centaine standard - un agent de sécurité obtus, un journaliste régional dilettante, un chasseur d'autographes opiniâtre et un impresario dilettante qui vient lui "mettre la pression" - qui portent tous un prénom johannique composé, sorte de clin d'oeil au vrai prénom de Tom Novembre tant il est qu'"on a tous en nous un peu de Tennessee" - auxquels il apporte la touche d'humanité joyeuse qui atténue la caricature.
S'accompagnant à la guitare ou au très curieux et peu usité instrument qu'est l'omnichord, Tom Novembre dispense son spleen pop-rock-blues à sa manière faussement dilettante, avec une tessiture de voix et une scansion qui comme le registre musical évoquent son aîné CharlElie.
Il épingle les petits travers et les grandes dérives contemporaines, de l'individualisme forcené ("Plante ton ananas") à l'indigence de la pensée commune et de l'uniformisation ("Mange ta soupe") en passant par la quête de la starification ("Juste un connard de plus") et un clin d'oeil, Trilby inclus, au crooner Frank Sinatra.
Oscillant entre humour, auto-dérision et burlesque, le spectacle est ponctué de gags à la Jacques Tati dans lesquels se reconnaissent le goût et la patte de son metteur en scène Ged Marlon qui lui apporte une couleur vintage
Pour le plaisir de (re)voir Tom Novembre sur scène. |