Réalisé par Armel Hostiou. France. Comédie. 1h40 (Sortie le 11 février 2015). Avec Vincent Macaigne, Kate Moran, Sofie Rimestad, Murray Bartlett, Audrey Bastien et Jean Lebreton.

"Une histoire américaine", c'est une histoire toute simple. Celle d'un homme qui ne veut pas comprendre que c'est fini avec une femme. De cette incompréhension naît une obsession, celle de la reconquérir. Puis, une fois épuisés toutes les voix, tous les cris, toutes les supplications de recours, s'installe en lui, Vincent, une pathologie, une folie...

Canevas classique de l'amour fou, de l'amour non partagé, "Une histoire américaine" d'Armel Hostiou, s'inscrit dans un genre très "français", celui du film "franco-newyorkais". On n'a pas oublié les aventures décapantes de Julie Delpy et de sa famille volcanique dans "2 Days in New York" On se souvient de cette balade dans les milieux "arty" qu'était "Swim, little fish, swim".

"Une histoire américaine" est beaucoup plus en tension, et se sert étrangement de la ville de New York comme d'une "récréation", symbolisée par ces délicieux moments nocturnes dans Coney Island désert.

Pour Vincent obsédé par Barbara, New York pourrait être une chance de s'en sortir, notamment quand surgit Sofie, petit ange gentil prêt à faire bifurquer cette histoire tragique en bluette légère et romantique. Mais New York, pour Vincent, ce sera plutôt une petite mort qui sent fort le poisson...

Vincent, évidemment, c'est Vincent Macaigne et quand on le connaît par cœur depuis tant de films, on a l'impression que l'overdose approche. Ce ne sera pas heureusement pour cette fois et "Une histoire américaine" d'Armel Hostiou restera peut-être comme son film-apothéose, celui au-delà duquel son ticket de torturé larmoyant sera périmé.

Pour ceux qui n'ont pas encore vu et revu Macaigne, ce sera, au contraire, la découverte d'un acteur paradoxal dont la puissance se nourrit de sa faiblesse, un acteur auquel on s'attache à mesure qu'il agace.

Le plus du film d'Armel Hostiou sur certains films new-yorkais est d'avoir peuplé son récit de vrais personnages, À commencer par le couple Barbara-Murray qui doit subir sa première épreuve - et quelle épreuve ! - avec la présence pathétique et collante de Vincent.

Le petit ludion joyeux qu'est Sofie apporte aussi sa touche poétique au film et l'on est sincèrement peiné quand Vincent l'évince méchamment du film. Car on aurait aimé que cette "histoire américaine" devienne un conte de fées.... Mais les faits sont aussi têtus que les idées fixes de Vincent Macaigne et même l'irruption de sa petite famille française, occasion d'une belle séquence, ne sauvera pas ce fils prodigue avalé tout cru par la "Grosse Pomme".

Rien n'y fera : "Une Histoire américaine" d'Armel Hostiou sera finalement une belle tragédie franco-américaine et un joli moment de cinéma.