Seul en scène de François Rollin mis en scène par Vincent Dedienne.
Depuis sa création dans le cadre de la série télévisée humoristique devenue culte "Palace", dans laquelle il sévissait dans le cadre d'une séquence dédiée intitulée "Le professeur Rollin a toujours quelque chose à dire", ledit professeur, factotum de François Rollin, acteur, humoriste, scénariste, chroniqueur et metteur en scène, revient régulièrement sur scène en solo.
Avec le succès de ses conférences loufoques sur les "vérités rigoureusement indispensables à la vie terrestre (et légèrement au-delà)" bardées d'ébouriffantes explorations lexicologiques, la culture encyclopédique de cet omniscient professeur autoproclamé lui vaut des brouettées de courriers sollicitant son avis sur les sujets les plus inattendus. Cependant les temps changent.
Alors, certes, les expéditeurs, en l'espèce, tous domiciliés à Brie-Comte-Robert, l'interrogent encore sur la bibliographie relative à chasse à la perdrix, la contenance de la cuillère à soupe ou la mode en termes d'interjections, le "bim" ayant supplanté le "paf" qui l'incitent à de savoureuses digressions loufoques.
Mais ils sont également interpellés par les phénomènes et grands débats de société dont les médias de tous bords ne cessent de se gargariser à travers des docu-fictions stigmatisantes et des débats réducteurs de café du commerce en brandissant les épouvantails, entre autres, du racisme, de la xénophobie, de l'homophobie, du nationalisme, du conservatisme réactionnaire et de l'intégrisme.
Il n'en faut pas plus pour donner du grain à moudre au professeur qui a entrepris une croisade personnelle contre la bien-pensance, cette tyrannie du conformisme moralisateur qu'il n'hésite pas à qualifier de fléau du siècle, qui a repris le relais du "politiquement correct", forme insidieuse de la censure s'exerçant par le biais de périphrases euphémisantes.
Effectivement, "Le professeur Rollin se rebiffe" au nom de la liberté de penser et de dire par la parole humoristique transgressive et réflexive et il répond à des questions élémentaires toutes aussi simples que directes, telles "J'ai peur que mon fils soit homosexuel : suis-je homophobe ?" et "Faut-il avoir peur de l'islam ?".
Et ce de manière aussi radicale que trublionne, tant par l'exemple que le contre-exemple, et également subtile en ce qu'il connait ses classiques de la science politique de la manipulation des masses aux conséquences de la mondialisation en passant par l'effet Olson.
Aussi réussi que drôle et roboratif, l'exercice dézingue et décape les neurones. Il est donc totalement indispensable et il faut absolument aller à l'Européen. Le traitement est efficace et il peut être utilement complété chaque mardi par les piqures de rappel que sont les billets d'humeur de François Rollin sur France Inter. |