Le Muséeum National d'Histoire naturelle présente une exposition consacrée aux cousins génétiques que sont les grands singes qui sont en voie d'extinction.
Elle a été conçue avec la collaboration de nombreux scientifiques réunis sous le commissraiat principal de Serge Bahuchet, chercheur en ethno-écologie, et directeur du département Hommes, Nature et Sociétés et du laboratoire Eco-Anthropologie et Ethnobiologie au Muséum national d’Histoire naturelle et Sabrina Krief, vétérinaire et maître de conférences au Muséum.
Son but est multiple puisque qu'elle vise d'une part, à une présentation exhaustive et didactique de la vie quotidienne des grands singes, d'autre part, à celle des dernières découvertes scientifiques en la matière, et, enfin, à délivrer un message pour sensibiliser le public aux menaces qui pèsent sur les grands singes qui partagent avec l'homme plus de 98 % de son patrimoine génétique et constituent des espèces en voie d'extinction.
Les grands singes, nos cousins
En introduction sont exposées les différentes espèces de grands singes que sont les chimpanzés, les gorilles africains et les orangs-outans asiatiques, qui appartiennent, comme l'homme, à l'ordre des primates, et leurs spécificités par rapport aux autres singes qui tiennent à l'absence de queue, à leur localisation dans les forêts tropicales et leur déplacement en quadrupédie au sol.
Une section particulièrement intéressante retrace l'évolution des connaissances sur les grands singes qui, après les récits des voyageurs et des explorateurs au 15ème siècle, s'est développée avec l'expansion coloniale intervenue au 17ème siècle puis les grandes recherches scientifiques du 19ème siècle.
Par ailleurs, le grand singe, qui fut exhibé dans les ménageries et les spectacles, a nourri l'imagerie populaire et inspiré les dessinateurs, les écrivains et les cinéastes avec le fameux "King Kong" et la série de "La Planète des singes" inspirée du roman éponyme de Pierre Boulle.
Le cœur de l’exposition vise à conduire le visiteur "Sur la piste des grands singes" sous forme d'une immersion dans une forêt fictive constituée de décors de carton-pâte.
Elle retrace de manière didactique leur vie quotidienne ainsi que leurs modes de communication qui comprennent aussi bien les mimiques que la gestuelle et l'expression sonore et, sans doute encore moins connus du grand public leurs comportements culturels révélés par l'utilisation d'outils et de véritables rites sociaux.
Dans cette forêt que la scénographie "ludique" dédie au jeune public, sont présentées des scènes composées d'animaux naturalisés et des objets ethnologiques tels des masques simiesques.
De même, ont été réalisés des montages de squelettes de grands singes en position dynamique.
La monstration comporte surtout un important corpus documentaire comprenant, outre d'immenses cartels thématiques et des vidéos, de nombreuses bornes multimédia interactives.
Une large place est faite à la sensibilisation aux menaces qui grèvent deplus en plus lourdement les populations des grands singes décimées par les maladies, la mutilation par des pièges destinés à d'autres animaux, la détérioration de leur habitat du fait de la déforestation et des exploitations agro-alimentaires et minières ainsi que par la chasse illégale pour la de viande et le trafic de jeunes animaux et les actions menées au plan international pour stopper leur extinction.
A l'issue de la visite, une borne multimédia permet notamment de voir en direct les orangs-outans de la Ménagerie du Jardin des Plantes
Par ailleurs, et en parallèle, le Muséum propose deux expositions annexes en présentant, d'une part, au Cabinet d'Histoire du Jardin des Plantes et sous le titre "Singeries" une sélection d'oeuvres graphiques du 17ème au 20ème siècle mises en regard des plus beaux spécimens de singes naturalisés et, d'autre part, en entrée libre, une exposition de photos de Jean-Michel Krief consacrées aux travaux des primatologues sur le terrain (Dans les coulisses du Muséum : les primatologues"). |