One woman show écrit et interprété par Constance dans une mise en scène de Patrick Chanfray.
Vêtue d'une robe à coeurs et chaussée de ballerines blanches, Constance est croquignolette avec son air candide de sainte nitouche.
Mais conformément au proverbe, il ne faut pas se fier aux apparences : car son joli minois de poupée de porcelaine dissimule une Chuky trash qui s'amuse à traquer les personnalités maléfiques qui peuvent prendre possession de tout à chacun quand sont pervertis les sentiments.
Avec sa "Partouze sentimentale", qu'elle qualifie de "spectacle romantico-trash", elle convie le spectateur à emprunter son ascenseur intime qui mène aux étages de différents sentiments pour explorer leur face cachée à travers le prisme d'un comique vitriolé et une inédite galerie de savoureux portraits iconoclastes.
Son préambule est dépourvu d'ambiguïté - "Si tu viens, tu te feras violer les oreilles et les yeux mais ne t'inquiètes pas je mettrai de la poésie et de l'humour dans mes mots pour que tu n'aies pas mal" - et la promesse est tenue car son décapant one woman show dérouille les zygomatiques et décape les neurones.
Sans être une maniaque obsessionnelle des mots, à l'instar de sa nymphomane textuelle en qui la lecture procure des extases orgamisques, Constance aime jouer avec les mots, les associations antinomiques et les détournements et a concocté une belle et affreuse série de mini biodrames sous forme de sketches à haute teneur toxique et humour jubilatoire qui dynamitent le politiquement correct et n'a cure de la bien-pensance.
Ainsi, par exemple, la revisitation du thème de la bonne mère avec sa mère éplorée de ne pas avoir réussi à faire de son fils un psychopathe malgré des sévices et maltraitances consciencieusement appliqués depuis la naissance, ou, autre sujet sensible, celui de la religion, avec le portrait de la dévotion dans lequel elle opère une "carabinée" substitution sexuelle.
Au menu, avec en guise de prologue une citation imaginaire qui ne fait pas dans la dentelle attribuée à une personnalité, une petite dizaine de sentiments sont passés au crible et si, elle use de mots considérés "crus", c'est en toute candeur car, affirme-t-elle malicieusement ,ce ne sont pas les mots qui sont salaces mais certains esprits qui sont mal tournés.
La mise en scène de Patrick Chanfray cadre le spectacle sans brimer l'énergie et la belle humeur de Constance, alias la comédienne Constance Pittard, qui avec, notamment, ses deux opus précédents et sa participation à l'émission télévisée "On ne demande qu‘à en rire", est déjà rodée tant à l'écriture et à la scène. Et ça déménage !
Pétillante et empathique, drôle et explosive, Constance, qui a débuté avec "Je suis une princesse, bordel !" en a conservé la baguette magique pour conquérir le public. |