Encore peu connu en France, Dan Mangan est beaucoup plus réputé au Canada où il a déjà remporté plusieurs Juno (équivalent plus ou moins à nos victoires de la musique).
Pour son quatrième disque, il s’associe avec Blacksmith, un groupe ami emmené par Jesse Zubot, histoire d’épaissir son propos et de pousser un peu plus loin sa musiques indie folk pop (Postcards And Daydreaming en 2005, Nice, Nice Very Nice en 2009 et Oh Fortune en 2011).
En résulte un disque étrange, à la beauté qui, disons le franchement, ne saute pas aux yeux immédiatement mais qui sait se révéler petit à petit. Sensibles, mélancoliques et romantiques, sans en faire des tonnes, parfois un peu chiants aussi, Dan Mangan et Blacksmith construisent un univers volontairement dense, apportant un soin non négligeable à l’écriture des arrangements, aux textures sonores, à la construction des morceaux et à l’intensité qu’ils veulent dégager. Les lignes, les courbes nocturnes, les atmosphères, le lyrisme aussi de ce Club Meds devraient rappeler des choses aux amateurs d’Elbow, de Junip, de Radiohead (première période) ou de Grizzly Bear.
Mid tempo, sombre, tortueux et lancinant, habité, Club Meds dresse un tableau pessimiste de notre société (même si ici les paroles sont moins recherchées que sur les disques précédents). Si une routine (uniformité) plombe un peu l’écoute (le Canadien parle de "sédation") et que certains titres semblent être taillés trop grands et échappés à Mangan et ses amis (manque un je-ne-sais-quoi pour que la magie opère complètement), l’album dans son entier mérite d’y jeter une oreille. Pas vraiment un camp de vacances pour bobos en tout cas…
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.