Beaucoup de fans "hardcore" du groupe Earth semblent être déçus par les dernières productions de Dylan Carlson et ses acolytes. Trop de mélodies, pas assez lourd, pas assez "doom rock", où sont passés les drones des débuts ?
Tous ces gens auraient dû sentir d'emblée, en tout cas dès le disque Pentastar que Carlson n'était pas qu'un bruitiste parmi les bruitistes. Extra-Capsular Extraction, et Earth 2 ont beau être des classiques dans leur genre, ils annoncent aussi un virage qui prend forme sur l'album suivant, et qui s'installe de manière stable sur Hex. On y découvre une musique qui, certes possède encore la langueur et la lenteur planante des débuts, mais associée à une atmosphère hautement mélodique, l'héritage d'une tradition anglo-saxonne que l'on nomme parfois "folk" ou pour les musiques plus récentes "americana". Deux autres albums, certes moins pertinants que Hex voient le jour, toujours dans cette veine flottante et presque douce, Carlson s'entourant d'instruments à cordes et de claviers. Et puis vient le disque Primitive and deadly.
C'est bien l'un des meilleurs albums que j'ai écoutés depuis des mois, et surtout l'un des plus indispensables du groupe. Un retour au rock'n'roll, avec cet héritage folk digéré et déféqué en même temps que la furie et le chaos. Nouveauté : le retour du chant dans Earth. C'est Mark Lanegan ainsi que Rabia Shabeen Quazi qui s'y collent. Je ne vous en dis pas plus, ou plutôt une dernière chose : courez acheter Primitive and deadly.
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