Qui ne connaît pas Johnny Marr ? Johnny Marr a été élevé au rang d'icône pop en co-signant quelques-unes des chansons les plus marquantes de la pop avec Morrissey au sein des Smith, durant les années 80. Il y a eu bon nombre de duos chanteur-auteur / guitariste-compositeur qui sont passés à la postérité comme une paire parfaite, Jagger / Richards, Plant / Page bien entendu, mais aussi plus tard Guy Chadwick / Terry Byker pour House of Love ou Brett Anderson / Bernard Butler pour les premiers Suede. Un chanteur avec du charisme, un guitariste avec de la technique et un style, un groupe efficace sur disque et en live. Mais le groupe qui a eu le plus de couvertures du NME était The Smith avant même les Beatles ou Oasis. Il y avait le son de la guitare cristalline, les envolées de Morrissey et son attitude de diva. Au milieu de la décennie de la musique synthétique, on oublie parfois que le groupe-phare de la scène anglaise était composé d'un chanteur, d'un guitariste, d'un bassiste et d'un batteur.
On a ensuite vu Johnny Marr redonner du brillant autant que cachetonner au sein de The The ou des Pretenders. Et même fonder le supergroupe Electronic avec Bernard Sumner de New Order et les Pet Shop Boys. Ensuite on s'est un peu lassé de suivre ses apparitions de guitariste de luxe avec The The ou encore The Pretenders. Si on peut considérer que Johnny Marr and the Healers était son premier disque solo, la tentative n'avait guère convaincu.
Il revient, plus de trente ans après ses débuts, avec un troisième disque sous son nom. Un disque qui met à l'honneur les guitares et son style flamboyant. Le style pop est toujours présent sur "Candidate" ou "This tension", et parfois les guitares se font plus musclées comme sur "Boys get straight". Sur "Speak Out Reach Out", il renoue même avec son style heighties. Quant au vrai morceau d'anthologie de Playland, il se situe en milieu de d'album avec "25 Hours", bien balancé, urgent et tendu. Il est vrai que l'on retrouve la patte de Johnny Marr, des sons, des textures qu'on lui connaît de par ses expériences passées.
En cela le disque ne surprend guère. Par contre, on remarque que le chant est posé, mélodique, la voix agréable, et s'inscrit dans une tradition des groupes britanniques indie à guitares des années 90. En cela, Playland est certainement le disque qui permettra à Johnny Marr de partir enfin sur une carrière autre que celle de "guitariste de luxe" ou de "l'ancien guitariste des Smiths".
Soyons réaliste, ce n'est pas demain que, pour le présenter, on entendra dire "Johnny Marr. Vous savez, celui qui a sorti Playland au milieu des années 2010". Mais Playland est certainement le meilleur exemple, dans une production pourtant pléthorique, d'un homme qui s'est enfin affranchi de son passé et creuse désormais son sillon seul, courageusement, fièrement, enfin débarrassé de son statut d'icône.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.