Comédie musicale d'après l'oeuvre de Lewis Caroll conçue par Nicolas Laustriat, Cécile Clavier et Julien Goetz, mise en scène de Marina Pangos, avec Vincent Gilliéron, Véronique Hatat, Julie Lemas, Hervé Lewandowski, Antonio Macipe et Morgane L’Hostis Parisot.
Avec "Alice, la comédie musicale", Nicolas Laustriat, Patrick Bernard et Cécile Clavier, pour le livret, et Julien Goetz pour la musique, ont relevé le défi de la transposition musicale d'un incontournable de la littérature jeunesse qui a traversé les siècles. "Les aventures d'Alice au pays des merveilles" écrit en 1865 par Lewis Carroll.
En effet, ils ont conçu un spectacle musical tous publics, qui n'est donc pas spécialement dédié aux enfants, et de belle facture avec des textes et des couplets qui ne sont pas lénifiants et une partition musicale soignée avec des rythmes endiablés qui alternent avec des mélodies dépourvue de mièvrerie.
L'adaptation sous forme de tableaux, qui conserve néanmoins la trame narrative de l'oeuvre originale, se concentre sur les rencontres de l'héroïne avec les personnages principaux ce qui, réduisant le générique à un sextet, s'avère compatible avec les moyens d'une production qui ne sont pas pharaoniques.
Mais, même s'il ne s'agit pas d'une superproduction hollywoodienne, les choix, notamment en termes de scénographie, s'avèrent particulièrement pertinents pour ne verser ni dans les effets spéciaux présomptueux ni dans le minimalisme "cheap" et trouver la bonne distance stylistique en s'affranchissant tant du chamallow dysneysien que du freak burtonien.
Ainsi, le décor unique est constitué de kakémonos en tulle qui symbolise une forêt stylisée, complété de quelques éléments judicieusement pensés, tel un castelet à portes multiples qui permet le changement d'échelle pour passer par la petite porte menant au jardin enchanté, et accessoires en forme de clin d'oeil comme les montres molles à la Dali. Et toute la magie du spectacle est apportée par un habillage lumineux émérite tenant notamment à l'utilisation de quatre projecteurs-lyre "spot" qui rythment les ballets chantés.
Marina Pangos signe une mise en scène qui s'inspire des standards éprouvés de l'âge d'or de la comédie musicale américaine misant sur l'osmose du chant, de la danse, avec d'entraînantes chorégraphies, et de quelques inserts burlesques.
Sur scène, point de fausses notes ni de faux pas. Rompus à l'exercice du théâtre musical, les comédiens-chanteurs-danseurs forment une véritable troupe oeuvrant en synergie pour dispenser efficacement le divertissement qui s'avère donc une belle réussite.
Hervé Lewandowski campe l'excentrique chapelier monomaniaque de l'heure du thé, Vincent Gillérion est un filiforme lapin pressé et l'accent vénézuelien de Antonio Macipe apporte une inattendue touche exotique au chat du Cheshire.
Les conseils de la chenille sont délivrés par la séduisante Véronique Hatat et Julie Lemas, en charge des jumeaux loufoques, interprète la terrible Reine de coeur dont le jeu de croquet et la décapitation sont les divertissements favoris.
Et cerise sur le gâteau, Morgane L’Hostis Parisot, dont le physique juvénile sied au rôle-titre, possède la fraîcheur de jeu et la tessiture de voix pour incarner une délicieuse et crédible Alice. |