"Le corps qui parle"" Monologue dramatique écrit et interprété par Aurélie Denis dans une mise en scène de Arnaud Denis.
Du récit autobiographique de l'accident grave qui lui a laissé un corps fracassé sans toutefois altérer sa vitalité, publié sous le titre "Le taxi" et le pseudonyme de Maud Franklin, Aurélie Denis a extrait un monologue dramatique qu'elle dit sur scène sous la direction de Arnaud Denis.
Les premières minutes de "Le corps qui parle", par le thème de la réappropriation du corps quand la conscience émerge de la nuit traumatique évoque "L'apprentissage" de Jean-Luc Lagarce. Mais Aurélie Denis n'est ni auteur dramatique ni comédienne et la partition, qui ressort au protocole compassionnel, manque de la distanciation scénique qui permet d'en apprécier la qualité au-delà de l'émotion empathique.
"Mini Moi" Comédie écrite et mise en scène par Nicolas Haudelaine, avec Julie Bargeton, Marius Colucci, Nicolas Haudelaine et Philippe Rigot.
Dans un avenir proche où les débats sur la PMA et la GPA et autres acronymes seront devenus obsolètes, un jeune couple en mal de progéniture (Julie Bargeton et Marius Colucci) se rend dans un magasin pour s'offrir l'enfant rêvé choisi sur mesure comme une voiture ou un canapé.
Las, ils ont opté pour un bébé qui n'est pas une plante verte et s'en occuper s'avère au-dessus de leurs forces. Heureusement, il est encore sous garantie "satisfait ou remboursé" mais le vendeur (Nicolas Haudeleine également à l'écriture et à la mise en scène) leur propose un étonnant échange (Philippe Rigot).
"Mini Moi", un titre accrocheur, emprunté au générique de la série de films "Austin Powers", qui, à l'instar du personnage éponyme miniature, constitue une forme extra-courte, à peine un sketch, en néanmoins trois actes, sur les dérives humoristiques mais rebattues du désir obsessionnel d'enfant.
"Les égouts de mon âme" Comédie de Sébastien Blanc et Nicolas Poiret mise en scène et interprétée par Anne Bouvier et Pascal Zelcer.
Sébastien Blanc et Nicolas Poiret, auteurs qui sévissent à quatre mains pour tous les médias et sous tous les formats, de la web-série au cinéma, s'inscrivent pour le théâtre dans la filiation du duo de boulevardiers à la Barillet et Grédy.
Avec "Les égouts de mon âme", ils livrent une amusante satire du petit monde de la littérature, de la télévision et de la presse qui met aux prises des personnages rour laquelle toute ressemblance avec des personnes existantes ne serait pas totalement fortuite.
Après avoir cartonné dans le roman de gare avec sa saga des aventures à l'eau de rose de Jennifer, et face à des ventes en baisse, Louise, victime par ailleurs d'une identification schizophrénique avec son héroïne, est sommée par son éditeur, un boutiquier pour qui littérature ne rime pas avec "La Pléiade" mais avec euros, d'écrire son autobiographie à la manière de la presse people en n'hésitant pas à inventer pour charger la barque du glauque et du racoleur.
La partition, qui traite d'une thématique déjà balisée, ne serait sans doute que divertissante si n'était le parti-pris de jeu des metteurs en scène-comédiens de l'extraire de la simple parodie satirique pour l'immerger dans le registre de l'"hénaurme" et de la performance jubilatoire délivrés au rythme survolté impulsé en parallèle par un film d'animation de Frédéric Cussey hybridant le comic à la Tex Avery et l'anime-manga kawaii.
A la mise en scène et au jeu, des bâtons de dynamite qui explosent sans détonateur, les compères et complices Anne Bouvier et Pascal Zelcer qui ne s'interdisent rien et, métamorphosés en personnages de cartoon, dynamitent le genre de manière roborative et hilarante. Bouvier c'est fou et Zelcer c'est d'enfer !
"Inséparables"
Comédie écrite par Muriel Combeau et Nathalie Lévy-Lang, mise en scène de Thierry Lavat, avec Muriel Combeau, Nathalie Levy-Lang, Bruno Gouery, Pierre Hiessler et Eric Théobald.
Sur le thème éculé de l'amitié tuyau-de-poêle et des petits arrangements entre amis, "Inséparables", concocté par Muriel Combeau et Nathalie Lévy-Lang et mis en scène par Thierry Lavat en adéquation avec les codes du genre, constitue l'archétype de la pièce de café-théâtre aux grosses ficelles comiques.
En l'espèce, interprétés par des acteurs qui ont de la bouteille dans ce registre, une petite bande de quadras immatures et névrosés - l'hypocondriaque dépressif (Pierre Hiessler), son ex transie mais joviale (Nathalie Lévy-Lang), la re-mariée hystérique (Muriel Combeau) et le séducteur (Eric Théobald) - et une pièce rapportée - un époux bonne pâte (Bruno Gouery) - qui sera le dindon d'une insipide farce. |