Solo marionnettique de Yeung Faï mis en scène par Grégoire Callies.
Avec "Teahouse", Yeung Faï, maître de l'art traditionnel de la marionnette à gaine chinoise, propose un solo marionnettique qui constitue simultanément une fresque historique de cette discipline artistique impactée par la marche du temps et de l'Histoire et une approche réflexive sur sa capacité à passer le cap de la mondialisation culturelle.
En effet, ce spectacle raffiné d'opéra ou de théâtre miniature au registre éclectique, qui se déroulait de manière privilégiée dans les maisons de thé, lieux de loisirs populaire, et a survécu à la Révolution culturelle, est désormais battu en brèche par le karaoké devenu le divertissement favori des Asiatiques.
Avec Grégoire Callies pour la mise en scène et Jean-Baptiste Manessier pour la scénographie, qui a conçu un petit castelet en forme de pupitre dont surgissent les décors, Yeung Faï, héritier d'un savoir-faire ancestral et des secrets de ses aïeux, pas moins de quatre générations qui ont peaufiné cet art chinois datant du 16ème siècle, donne vie, avec une virtuosité éblouissante, aux figurines.
Celles-ci officient dans une succession de pantomimes tragi-comiques, avec juste un parcimonieux habillage musical, qui retrace les grandeurs et les vicissitudes du théâtre de marionnettes.
es marionnettes qui deviennent des personnages vivants et très expressifs dans leurs mouvements comme dans leurs physionomies nonobstant leur visage de bois, grâce à la dextérité des mains, plus précisément des doigts, qui les animent et ne dissimulent jamais totalement le manipulateur qui intervient ponctuellement, à visage découvert, deus ex machina non dénué d'humour et de dérision et parfois facétieux.
Le spectacle fascine par sa grande qualité technique et invite à la réflexion notamment sur la caractéristique spécifique de la marionnette qui tient à sa fonction de médiation.
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