Navel, c'est le duo Gage et Floyd, originaires de Stuttgart, qui produit un trop court album (42 minutes) Lunokhod, du nom du véhicule d'exploration lunaire qui a débarqué sur la mer de pluie de la lune en novembre 1970.
Le vœu du groupe, "que les étoiles continuent de briller sous les paupières des spectateurs", est exaucé avec cette musique planante et introspective dont les compositions au titre à rallonge ne sont pas sans rappeler ceux affectionnés par les groupes d'un fameux label stellaire.
Il s'agit d'une symphonie spatiale, composition post-rock presque d'un seul tenant qui est présentée à peine découpée en six chants.
Les 3 premiers "Subliminal transpassing", qui démarre avec des bruits de pas qui marchent puis montent des escaliers et finit sur un chant d'oiseaux qui introduit "Le grand levée" presque bucolique et "Shore leave from the sea of rain" plus entêtant nous entraînent dans des méandres post rock lévitatoires, à la découverte de contrées encore dicibles.
Si "Transit accomodation tool" est de facture plus classique, "The 40-virgins space choir" et "Laying out meridians and giving names to planets" pénètrent dans les profondeurs de l'insondable.
"The 40-virgins space choir", au demeurant crédité sur l'album, nous entraîne en une lente progression de boucles hypnotiques vers un halo sonore de chants à la fois rayonnants et lunaires, oppressants et envoûtants jusqu'au paroxysme.
"Laying out meridians and giving names to planets" voyage dans la stratosphère à la recherche de l'impossible rêve : atteindre les étoiles.
Une belle odyssée spatio-musicale. |