Pour la période estivale, avec une sélection d'oeuvres composant la collection privée de l'industriel allemand Hans Rudolf Gerstenmaier,. la Pinacothèque de Paris propose une immersion dans les brumes du Nord, toile de fond de la peinture baroque flamande.
Conçue par Marisa Oropesa et Maria Portal et intitulée "Les chefs d'oeuvre flamands de la collection Gerstenmaier de Rubens à Van Dyck", elle présente une vingtaine d'oeuvres picturales ordonnées selon les genres picturaux et articulées autour d'une importante section graphique.
Le florilège flamand de la Collection Gerstenmaier
Cette exposition ne doit pas être abordée comme un panorama exhaustif du Siècle d'or hollandais mais, in concreto, au regard du catalogue de la Collection Gerstenmaier.
Ainsi, dès la première salle, le tour est fait des oeuvres picturales des têtes d'affiche de la monstration, deux des Maîtres de la peinture anveroise, Jordaens, le troisième mousquetaire et chantre de la truculente scène de genre caractéristique de la peinture baroque flamande, manquant à l'appel.
Toute en délicate carnation, "La Vierge dite de Cumberland" de Rubens voisine avec une morbide vierge à l'enfant en noir et blanc à peine esquissée et supplantée par les bouquets de fleurs du premier plan de Jan Philip Van Thielen.
Et l'oeuvre de Van Dyck, émérite portraitiste, est représentée par avec deux portraits de petite dimension.
Ensuite, la peinture de dévotion, avec notamment les adorations" de Artus Wilffort ("L'Adoration des mages") et Martin de Vos ("L'Adoration des anges").
Puis la nature morte, le paysagisme, dont une toile de Cornelius Huysmans, la peinture d'histoire - dans sa déclinaison biblique et mythologique - et le portrait sont illustrés par des oeuvres de petits maîtres, et les deux derniers essentiellement par une trentaine de gravures dont les deux tiers de Van Dyck issues de la série composée pour un ouvrage intitulé "Iconographie ou Vie des hommes illustres du 16ème siècle".
A ne pas rater les gravures sur les thémes mythologiques du dessinateur, peintre et graveur maniériste Hendrick Goltzius à qui le cinéaste Peter Greenaway a rendu hommage dans le film "Goltzius et la Compagnie du Pélican".
L'élégance des figures et la complexité de la composition des scènes de groupe attestent de la virtuosité de cet artiste fort connu et réputé en son temps.
Et au gré de sa déambulation, le visiteur pourra également apprécier, au regard de l'opulence des vases de fleurs signés Gaspar-Pieter Verbruggen le Jeune, la veine pittoresque de Adrian De Gryef avec deux toiles monumentales de belle facture mettant en scène des animaux dans des paysages arborés ("Le Paradis terrestre", "Allégorie des créations humaines").
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