Spectacle musical conçu et interprété par Anne Baquet accompagnée par le pianiste Grégoire Baumberger dans une mise en scène de Claudine Allegra.
Belle année 2015 pour Anne Baquet qui, en février, crée avec succès à l'Essaion son nouveau spectacle "Cette nuit, c'est mon jour" et reprend en juillet un de ses premiers opus "Non, je ne veux pas chanter", véritable feu d'artifice, c'est de saison, de fantaisie musicale.
Minois souriant et silhouette gracieuse de lutin ambassadeur de la joie de vivre, elle invite le public à une promenade (en)chantée, tendre et humoristique dans un répertoire original et essentiellement composé à son intention par une pléiade d'auteurs et de compositeurs.
Soprano au timbre cristallin, cette "petite blonde un peu gironde" qui fait la nique à la grande brune de la chanson "Les prunes" écrite par Sempé, qui signe également le dessin de l'affiche, s'appuie sur une formation solide et pluridisciplinaire - chant lyrique, théâtre, danse et clown lui confèrent un arc artistique à multiples cordes - et une technique vocale mlaîtrisée pour virevolter d'une discipline à l'autre
Et elle sait également fédérer les talents. Ainsi, Jérôme Charles et François Rauber ont veillé à la pertinence des arrangements, aux lumières, Jacques Rouveyrollis lui a confectionné un bel écrin lumineux et la bien-nommée Claudine Allegra a concocté une mise en scène pétillante sur le mode du récital farfelu.
Enfin, sur scène, elle est accompagnée par le pianiste émérite Grégoire Baumberger, véritable partenaire-complice qui sait également pousser la chansonnette et participe à ce festival de chansons aussi légères qu'une bulle de champagne millésimé qui grise en picotant le nez.
Facétieuse et pétillante, Anne Baquet elle fait rimer humour, émotion et virtuosité dans autant de petits tableaux sobrement délivrés, sans costume ni accessoire versant dans la théâtralisation élémentaire, en incarnant de manière jubilatoire leurs univers et personnages.
Au programme de cet épatant concert piano-voix, quelques incursions dans la musique romantique russe, des curiosités telles "La chanson du bébé" de Rossini et la recette du "civet à toute vitesse" sur une musique de Leonard Bernstein et des opus amusants, ressortant à la chanson fantaisiste ("Hobbies de famille", "Vertu virtuose") voire coquine ('Dans ma baignoire"), et tendres ("Tu m'as dit").
Et, placés sous un beau second degré et le sens de l'autodérision, un épatant set de piano à quatre mains épinglant l'ego des "z'artistes" et un désopilant numéro de castafiore enflée de trilles, roulades et vocalises.
Elle ne veut pas chanter et pourtant elle chante. Que du bonheur à consommer et à partager sans modération.
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