Réalisé par Anja Marquardt. Etats-Unis. Drame. 1h30 (Sortie le 22 juillet 2015). Avec Brooke Bloom, Marc Menchaca, Dennis Boutsikaris, Laila Robins, Tobias Christopher, Robert Longstreet et Roxanne Day.
En 2013, un formidable film de Ben Lewin, "The Sessions", avec une Helen Hunt retrouvée, avait déjà traité le sujet des "assistantes sexuelles".
Pour son premier long-métrage, "Une femme de compagnie", Anja Marquardt reprend ce thème, mais avec un traitement tout différent, celui d'un film indépendant qui ne cherche pas à compter une "belle histoire", mais s'attache au personnage de Ronah. Car son travail, qu'elle cache à son entourage, interfère dans sa vie, une vie pas très équilibrée.
Anja Marquardt a réalisé un film de "femme" dans un New York dont elle aime tirer des plans géométriques en contrepoint aux déambulations erratiques de Ronah. On la suit dans son jogging ou dans des couloirs d'hôtel, obnubilée par un dégât des eaux et par ses rendez-vous avec ses trois patients. Peu à peu, on devine qu'elle dépasse la frontière entre ce qu'elle doit faire "médicalement" et ce qu'elle fait "sensuellement".
Le spectateur se pose la question qu'elle refuse de se poser : peut-on initier à l'amour, ou en redonner le chemin sexuel, quand, soi-même, on manque d'amour ?
Sans doute, le film d'Anja Marquardt est-il parfois un peu aride, un peu noir, la réalisatrice imposant un récit assez suffoquant sans aucune ouverture positive possible.
À la différence de "The Sessions", "Une femme de compagnie" ne s'intéresse pas à un malade paralysé mais à des cas psychologiques, des hommes apparemment "normaux" mais bloqués dans leur vie et leur sexualité. Il est donc compréhensible que "l'assistance sexuelle", quand elle semble parvenir à un résultat, qu'elle redonne sinon du plaisir du moins l'envie du plaisir, puisse perdre les pédales et établir des relations "dangereuses" avec ses patients.
D'"Une femme de compagnie" d'Anja Marquardt, on retiendra principalement l'interprétation de Brooke Bloom. On l'avait découverte dans "Swim Little Fish Swim" de Ruben Amar et Lola Bessis, elle porte ici un film difficile. Son partenaire principal, Marc Menchaka, lui donne intelligemment la réplique, dans un rôle pas très facile. |