Wet Baes s’est sûrement égaré. Sinon comment expliquer ses productions si justes et complexes, emplies d’une nostalgie directement échappée des années 80’s ?
Porté par une voix légère, distante et blasée, le jeune homme de 18 ans prénommé Jaime, navigue dans les eaux troubles des décennies passées. Mieux encore, il réussit à allumer la passion et l’atmosphère incroyablement sensuelle qui manquait cruellement à l’année 2015.
Son premier EP Youth Attraction joue sur la notion de la jeunesse de Wet Baes, tout en pointant sourire amertume en coin, les affres de l’amour pour un jeune cœur inexpérimenté. Et qu’importe l’utilisation de synthés et de nappes électroniques joueuses et romantiques, Jaime s’applique à démonter les notions de nostalgie et de barrière générationnelles.
Oui, Wet Baes sonne comme la bande originale d’un film diffusé après 22 : 00 un soir de 1988, mais ne vous y trompez pas. Les techniques de production sont clairement modernes et les percussions exotiques ne sont qu’un prétexte pour dissimuler tout un jeu de boucles vocales distordues et utilisées avec parcimonie. Et si une certaine chaleur suinte des productions ("All Night"), c’est que l’artiste mexicain ne nous épargne rien : refrain accrocheurs ("Midnight Caller") et lignes de basses hyper travaillées ("Goodbye") suffisent à rendre les oreilles moites.
Il suffit de 5 titres à Youth Attraction pour s’ériger comme la bonne surprise torride de notre été.
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