Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce 887
Théâtre de la Ville  (Paris)  septembre 2015

Seul en scène conçu, mis en scène et interprété par Robert Lepage.

Robert Lepage, acteur, auteur dramatique, metteur en scène et réalisateur québécois à la notoriété internationale, redevient comédien dans un seul en scène historico-autobiographico-autofictionnel qui ouvre le millésime 2015 du Festival d'Automne de Paris.

Intitulé "887", référence à l'adresse de l'appartement familial occupé au 8.87 de la rue Murray dans les années 1960, ce solo résulte d'une madeleine proustienne née de la proposition qui lui a été faite de participer au 40ème anniversaire de la Nuit de la Poésie en disant le poème "Speak white" écrit en 1968 par Michèle Lalonde qui traite du rapport à l'identité et à la langue des Canadiens francophones auxquels étaient appliqués l'injonction auparavant destinées aux esclaves des plantations.

Et ce poème, qui s'inscrit dans le cadre des luttes indépendantistes au Québec imbriquée avec une lutte de classes entre la population francophone prolétaire et la classe aisée anglophone, est entré en résonance avec son enfance.

Ce flash-back mémoriel conçu avec la collaboration de Steve Blanchet, directeur de création, décline donc, hors leur caractère personnel et anecdotique, les thèmes balisés que sont l'enfance, la mémoire et le télescopage de la petite histoire individuelle avec les faits historico-politiques de l'Histoire en majuscule.

Comme toujours avec Robert Lepage, même en solo, le spectacle est spectaculaire parce qu'il repose sur l'illusion de la simplicité alors qu'il repose une lourde et invisible machinerie technologique.

Et s'il fascine le spectateur, c'est en raison, d'une part, de sa qualité de narrateur qui, par sa virtuosité, joue efficacement de la logorrhée propre au conteur qui "embobine" et, par sa force de persuasion, tient en haleine et, d'autre part, par son registre du théâtre illusionniste.

Tous deux ressortissent au même processus qui renvoie le spectateur aux joies de l'enfance, celle de l'histoire du soir entendue avant de s'endormir, des jeux enfantins avec l'utilisation de la maison de poupées, des maquettes, des modèles réduits et des figurines, et de la magie, l'essence même du théâtre qui est un art de l'illusion, en imaginant un dispositif scénique qui a l'apparente simplicité et le fonctionnement d'une boîte magique.

Le spectacle est bien rodé et ne souffre pas d'improvisation. Robert Lepage tient bien son propos avec une écriture scénique qui ne s'impose aucune limite en terme de registre artistique mais, malgré cette immersion dans l'intime, l'émotion ne sourd qu'au final quand il dit le poème précité, sans doute le plus beau moment du spectacle.

Certes il n'arrive qu'aux termes de deux heures d'un spectacle qui ne pâtirait pas d'être un peu resserré d'autant que la magie n'est pas celle du lapin qui sort d'un chapeau mais repose sur un lourd dispositif technologique, version moderne du castelet sur tournette, piloté par de nombreux régisseurs en backstage dont la présence, au demeurant légitime, lors des saluts, démystifie tout le merveilleux.

Et puis, passé le premier émerveillement à voir une façade d'immeubles animée se transformer en cuisine à l'échelle réelle ou en maquette de place urbaine, il finit lui aussi par tourner un peu en rond du fait de la réitération du procédé.

Cela étant, le public est au rendez-vous et le spectateur ne doit pas bouder son plaisir face à cette performance technique.

 

MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=