Monologue écrit et mis en scène par Alain Ubaldi et interprété par Stéphane Schoukroun.
Avec "Au-dehors", Alain Ubaldi annonce "une plongée dans l’intériorité d’un être qui tente de comprendre comment la société a fait de lui un exclu", et plus précisément un licenciement expéditif qu'un homme ressent comme une exclusion et constitue, pour lui, un événement traumatique à l'impossible résilience.
Ce texte s'inscrit dans son travail d'exploration des "processus de subjectivation" pour traiter des "pensées et des images qui structurent l’esprit de nos contemporains", ce qui, dans une autre terminologie, ressortit du flux de pensée déjà largement usitée au théâtre.
Par ailleurs, il correspond à une veine d'écriture contemporaine retraçant la pensée fragmentaire et la parole ratiocinante et obsessionnelle résultant de l'esprit troublé et douloureux d'un homme en marge du monde, et qui verse souvent dans la confusion mentale, qui s'inscrit dans la filiation du théâtre de la séparation initié, au début du 20ème siècle, par Arthur Adamov.
Et par leur forme, ces partitions "exigeantes", qui ne sont pas grand public et interpellent sans doute davantage les théoriciens du théâtre et les psychologues-cliniciens que le grand public, rendent ardues l'identification ou l'empathie.
En l'occurrence, grâce à la scénographie du plasticien Wilfrid Roche et des crépusculaires lumières de Thomas Falinower, la mise en scène de l'auteur s'appuie sur une approche quasi-cinématographique, celle du zoom, avec une silhouette qui se dessine derrière un tulle noir, sur lequel sont projetées des images, évoquant une façade d'immeuble collectif, de nuit, avec des fenêtres éclairées, petites sur la vie des autres, et une voix off.
Puis, le "voile" disparu, l'homme, montré dans son appartement, est emporté par une introspection ressassante qui est portée par Stéphane Schoukroun qui réalise une belle performance de comédien. |