Seul en scène humoristique écrit et interprété par Christophe Alévêque dans une mise en scène de Philippe Sohier.
Christophe Alévêque revient régulièrement "secouer" le public du Théâtre du Rond-Point avec ses seuls en scène aussi jubilatoires que décapants.
Après "Christophe Alévêque est Super Rebelle !... enfin ce qu’il en reste" et "Christophe Alévêque est Super Rebelle… et candidat libre", jamais deux sans trois.
Voici lemillésime 2015 intitulé "Christophe Alévêque - Ca ira mieux demain" avec lequel le comédien, chanteur et humoriste, du moins l'annonce-t-il, change, de cap.
En effet, en premier lieu, et cela semble patent avec l'affiche du spectacle puisqu'il change de costume et de siècle, abandonnant la combinaison bleu et le slip monogrammé du super héros de comics pour endosser l'armure du chevalier à la triste figure de Cervantés qui se bat contre des moulins à vent.
Christophe Alévêque en Don Quichotte, ce qui lui donne l'occasion de rendre hommage à Jacques Brel qui fut "L'Homme de la Mancha" en interprétant la chanson-phare "La quête", annonce-t-il, avec le choix de la thématique du rêve, le signe d'une amorce vers la résignation, le renoncement et le désenchantement ?
Pour lui rêver c'est aussi agir et croire en un monde meilleur, et c'est mal connaître le bonhomme même s'il annonce son alignement sur le consensualisme et le bienpensance actuels ("pas de couilles, pas d'embrouilles") et sa reconversion dans le "stand-up centriste" qui évite les sujets qui fâchent et qui, selon une terminologie à la mode, clivent et la frontalité radicale qui, depuis janvier 2015, peut s'avérer mortellement dangereuse.
Car bien évidemment, leur listage, qui constitue une approche différente de son habituelle revue de presse, constitue l'occasion de bouffées colériques que seules quelques notes au piano peuvent apaiser.
Au menu, et dans le désordre, la génération bofitude des adolescents, la mollesse des politiques, le progressisme macronien, l'hypocondrie télévisée, le drame des migrants, le "cascouillage" génétique chez les femmes, le pétainisme informatique, le consumérisme ("la société de consommation a réussi là où le fascisme a échoué"), le terrorisme ("tous les musulmans ne sont pas terroristes mais tous les terroristes sont musulmans"), le cynisme des riches et des nantis, la tétanie de la pensée, les cathos intégristes réactionnaires en perfusion avec l'au-delà... et Sarko qui a changé, en pire.
Ponctuellement accompagné par Francky Mermillod, un des facétieux musiciens de son Gruppo, et toujours mis en scène par son complice Philippe Sohier, Christophe Alévêque n'a rien perdu de sa causticité aigüe et de son sens de la formule synthétique. |