Et si VKNG avait sorti avec Illumination l’un des meilleurs disques de pop de cette année, voir depuis longtemps ? Parce que sincèrement si, en écoutant cette musique, tu n’as pas envie de sérieusement te dandiner, si tu n’arbores pas un sourire béat, c’est qu’au choix tu es : sourd, cul de jatte, grincheux ou mort. Et si VKNG faisait parti de ceux qui élèvent la pop en art majeur ?
Le duo est emmené par Thomas de Pourquery (ONJ, Collectif de Falaises, DPZ, Le MégaOctet d’Andy Hemler, Supersonic…) et Maxime Delpierre (Collectif de Falaises, DPZ, Collectif Slang, Limousine, Viva AnD The Diva…), deux excellents musiciens connus et reconnus et plutôt issus du milieu du jazz, mais ils sont très largement ouverts à toutes les esthétiques.
Pour faire simple, Illumination est un mélange de son west coast, de pop anglaise (on pense pas mal à Bowie) des années 80, de Freaky disco. Quelque part entre Sébastien Tellier et Mike Mainieri. Comme si Henry Cow télescopait LCD Soundsystem. VKNG fait sauter les barrières des genres, crée un crossover, entre mélodies FM et un sacré talent de songwriting. On a affaire à de l’über pop ultra efficace aux mélodies so sexy, qui fait vibrer tes neurones et remuer tes cellules, qui s’amuse avec ses propres codes (l’intro de "Mary" en forme de pastiche, l’auto dérision n’est jamais très loin…) mais qui cache une véritable science de l’écriture musicale, une incroyable recherche sonore, de timbres et de couleurs harmoniques.
Alors oui, de la pop terriblement efficace mais qui ne prend jamais l’auditeur pour un crétin moyen. Delpierre et de Pourquery jouent avec délectation des moments de tensions dansantes et de détentes planantes, avec des crescendos complètement dingues, des modulations démoniaques, avec des mélodies qui vous submergent et qui s’incrustent irrémédiablement dans votre cerveau… Un idéal de jouissance…
Pour terminer pour parler de la musique de Thomas de Pourquery et Maxime Delpierre et je volerai ces mots à Médéric Collignon : "Ne me demandez pas si c’est du rock ou du jazz, demandez-vous seulement si vous êtes prêts à écouter avec votre cœur et votre corps".
Cet opus écrit à 4 mains valait bien (fait rare pour événement exceptionnel) une chronique sur VKNG (prononcez "viking") et la sortie de leur premier album Illumination écrite, elle aussi, à 4 mains.
Emportés par l’envie de vous laisser quelques images avant de nous éclipser devant cet astre incandescent, citons juste que cet album débute avec sa chanson éponyme, qui vous prend à l’abordage et vous jette immédiatement à l’eau d’un océan sucré-salé, avec des textes ciselés, portés par des voix acidulées et oui, nous voici submergés. Submergés par l’envie de danser, submergés par une énergie extra sensorielle. Dans nos têtes défilent de longues plages bordées de palmiers et des routes baignées de soleil, c’est à n’en pas douter "LE" disque qu’il nous faudra pour passer l’hiver qui vient et les suivants. J’ai ressenti une tendresse toute particulière pour le quatrième titre "First pop" et cette anaphore entêtante : "she said to me I love you". Puis vient "Mary", futur incontournable des dancefloor, "Don't stop" et son radar de drakkar extrastelleraire qui guide le texte : "take your time, take it easy, don’t stop the feeling…" mais il est trop tard pour tout arrêter, nous sommes déjà loin dans l’univers lumineux de ces drôles de phénomènes musicaux. "We are the ocean", les titres s’enchaînent et nous déchainent, nous sommes l’océan, quel voyage !
Je vous souhaite d’embarquer aussi, dès le 2 octobre. Vous pourrez aller à la rencontre de VKNG ici.
# 06 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
Beaucoup de choses à découvrir encore cette semaine en attendant la MAG#91 vendredi. Du théâtre, du cinéma, de la lecture et de la musique au programme, et toujours le replay de la MAG#90...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.