Octobre est là. Et si l’on sent bien que l’été s’en est allé, demeurent des soleils qui caressent, même blanchis, même plus furtifs, avec le jour qui raccourcit.
Les souvenirs de sables brûlants et de jours plus longs que nos nuits sont encore présents, mais désormais les plages se font plus douces, plus pures, désertées par les touristes. C’est par ici qu’Alma Forrer nous emmène, dans une lumière bleutée qui apaise. Sur une plage de fin d’été, au cœur d’une forêt sur une branche, dans un champ de blé encore debout ou d’herbe fraîche, elle nous allonge dans un décor qui remplit nos poumons de joie. Le cœur n’est ni serré, ni battant la chamade, il bat juste à son propre rythme et personne ne peut venir l’atteindre dans le paysage ici planté ("Comme avant"). Fermez les yeux, laissez-vous emporter par la musique et la voix d’Alma…
Elle nous pose là. Là où les horloges se sont arrêtées pour voir défiler le bonheur. Les vents ne sont pas mauvais, peut-être juste un peu ébouriffants, parfois renversants. Vous pouvez choisir de vous envoler sur un océan ou vous poser au creux du rocher qui abritera vos rêves les plus fous… "En grandissant", si l’innocence a disparu, son goût insidieusement ancré est immédiatement ravivé dans nos bouches par des textes intenses. Il y a des ocres et des craies blanches qui s’amusent à dessiner un pont entre un passé recoloré et un futur que vous n’auriez pas osé rêver. Cela ressemble à ces bords de mer qui se ferment après la belle saison pour ne laisser éclater que la nature et la vérité qui les composent. L’atmosphère pourrait appeler le regret, il n’en est rien. On se sent juste bien d’avoir vécu de jolis souvenirs, grâce à ses textes on les habite, à moins que ce ne soit l’inverse ("Je t’attendrai"). Et si dans sa palette de couleurs le blanc dépeint la noirceur de quartiers désertés ou trop bondés, "Blanche" éclaire de sa lumière noire l’absence qui sait se faire si présente.
Tout le temps de l’écoute, j’ai oublié qui j’étais supposée être pour me retrouver vraiment et prendre pleinement conscience de cette âme d’enfant intacte et de tous les plus beaux souvenirs qui s’y étaient inscrits depuis… en mí "Alma".
Ne dis rien est un opus qui en dit bien plus que vous n’auriez su le faire... Ecoutez-le, il parlera pour vous.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.