Seul en scène humoristique écrit et interprété par Antoine Schoumsky mis en scène par Thomas Coste.
Antoine Schoumsky c'est de la dynamite qui n'a même pas besoin de mèche pour exploser, de la nitroglycérine plus instable que celle sous la canicule du "Salaire de la peur" et un humour plus dévastateur qu'une bombe à fragmentation.
Comédien "génériquement humoriste", il assume le postulat "on peut rire de tout" au point de de le décliner sous la forme no limit du "on doit rire de tout" qui renvoie les fameuses crevettes de Patrick Timsit au rang de mignardises d'un menu gastronomique triplement étoilé. Donc, spectateur à l'âme sensible et oreilles chastes s'abstenir.
Dans "En attendant Claire Chazal", il reprend son double autofictionnel nommé Schoumsky qui sévissait dans "Au parloir", son précédent opus, au sein du programme de réinsertion par l'humour "Youpi Cellule".
Et Schoumsky est fondamentalement un gentil garçon poursuivi par la scoumoune, condamné pour une maladresse qui s'est transformé en meurtre, maladresse mettant un point final à sa vaine quête de reconnaissance maternelle qu'une mère gynécologue folle des "lol cats" qui la conditionne au passage dans le JT de la Sharon Stone discount.
Cette mère atypique est le seul personnage féminin dans un spectacle qui a pour coeur de cible la gent masculine dans ce qu'elle a de plus marginal et borderline, et évoluant en autarcie, avec des hommes atteints de lourdes pathologies, les fêlés du bocal et mous du bulbe, les alcooliques, sniffeurs, obsédés sexuels et porno addicts.
Ce qui donne une galerie trash de freaks à faire frémir qui sollicite toutes les fonctions du rire et les interventions du psy autodidacte, les vicissitudes de la tentative d'évasion du Schoumsky schizophrène et le télé-crochet piloté par un présentateur canadien constituent des moments d'anthologie.
A la mise en scène, Thomas Coste joue sur les ruptures de ton en gérant la tornade Antoine et canalisant le possédé Schoumsky qui, réunis, peuvent partir en vrille en moins d'une seconde.
Maniant un humour noir corrosif qui ne cède pas à la bien-pensance, Antoine Schoumsky pratique sans filet la haute voltige humoristique nécessitant pour l'auditoire un coeur bien accroché. Ca passe ou ça casse. Et pour ceux pour lesquels ça passe, c'est jubilatoire. |