Le chanteur et guitariste Charles Pasi, au Tourcoing Jazz Festival, a joué un jazz varié à multiples facettes. Plusieurs influences dans sa musique sont perceptibles : du blues au rock en passant par la soul et le funk, il s’agit surtout d’une musique afro-américaine à dominante jazz traversée par quelques envolées électriques et pop. Mais Pasi a cette particularité de maîtriser parfaitement l’harmonica. Par petites touches sensibles, il est donc parvenu à doter ses chansons d’un flux mélodique, modifiant ainsi leur format, leur structure classique. Sa capacité de passer du chant à l’harmonica est très étonnante : comme s’il y avait une continuité, un équilibre entre ces deux moyens.
On est ainsi porté par cette subtile variation de sons, que l’harmoniciste parvient à produire sans effort apparent. Mais on sait tout le travail qu’il y a derrière cet artisanat du son. Cela reste d’ailleurs une énigme : comment, avec un tel instrument, peut-on produire une si grande variation de son ?
Energie et vitalité, voilà en tout cas ce qui imprègne cette musique optimiste. Il y a aussi beaucoup d’humour, comme à l’occasion d’un medley où des tubes de Michael Jackson sont brillamment réinterprétés. Il faut faire preuve d’un certain détachement pour jouer des airs si connus entre deux morceaux de structure jazz assez classique. Mais Charles Pasi ne s’accommode d’aucune convention : quasi sur la pointe des pieds, en quittant la scène pour une petite marche auprès du public, c’est doucement qu’il a repris le fameux titre de Donovan, "Mellow Yellow".
Charles Pasi a assurément donné au Tourcoing Jazz Festival une touche colorée, populaire, joyeuse.
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