Spectacle conçu par la Hey! Cie, avec Mr Djub, Rosita Warlock, Lalla Morte, Yannick Unfricht, Antoine Bitran, Sarah Brown et Alba Faivre.
Avec "On a volé le bras de Costentenus", la Hey! Cie présente un spectacle atypique et singulier, un spectacle transgenre et vintage, aux confins du théâtre, du cabaret, dumusic-hall, du cirque et de la performance, original tant par sa conception formelle que par sa thématique.
En effet, il s'inspire de l'univers et des codes du "sideshow" né aux Etats-Unis au 19ème siècle, qui, dans le cadre du cirque itinérant et en périphérie des arts circassiens, proposait des attractions incluant numéros de foire, "girl show" et exhibition de bizarreries humaines qualifiés de "freaks" tels la femme à barbe, les lilliputiens et les hommes tatoués.
Anne et Julien, binôme d'artistes polymorphes, entre autres activistes de la culture alternative, fondateurs de la revue Hey! consacrée à l'art outsider et de la Hey! Cie, qui connaissent bien l'univers du tatouage, ils assuraient le commissariat de l'exposition "Tatoueurs, Tatoués" qui vient de fermer ses portes au Musée du Quai Branly, ont donc conçu un spectacle qui ressortit tant au cabinet de curiosités qu'à la chambre des merveilles autour d'une emblématique figure du tatouage et qui en est devenu le saint patron.
Connu sous le nom de Prince Costentenus, cet homme au corps entièrement tatoué dont la notoriété a été assurée par son engagement par le mythique cirque Barnum, dont la vie mystérieuse, hors de cette épisode, prête à une biographie fantasmagorique que le spectacle revisite avec pour argument-prétexte le vol de son bras-relique.
Sur scène, Julien, aka Mr Djub, est le maître de cérémonie et narrateur de l'épopée constentinusienne qui se déroule sous forme de pantomime accompagnée par la création musicale assurée par Anne, alias Rosita Warlock, officiant en live comme DJ usant de microsillons sur d'antiques gramophones amplifiés, en alternance avec Antoine Bitran, le maître es-orgue de Barbarie.
Car ne sont utilisés que des médiums anciens et contemporains tel le théâtre optique avec lequel manipulé par Sarah Brown manipule les superbes linogravures réalisées par le graphiste-illustrateur Frédéric Voisin.
Dans cet écrin fascinant interviennent l'acrobate aérienne Alba Faivre, costumée en femme-animale au corps imberbe et au visage poilu, mi-femme mi animal, et la danseuse-performeuse Lalla Morte dispensant des numéros hybridant les registres du girl show et du cabaret burlesque avec les numéros célèbres tels ceux de la danseuse indienne assise sur du verre pilé et la danse aux éventails.
Quant au personnage de Costentinus, il est incarné par le performeur Yannick Unfricht dans d'époustouflants et saisissants tableaux dramatiques qui contribuent à la l'esthétisme et à la réussite de cette partition immersive dans le monde, aussi étrange qu'envoûtant, des marges |