The memory Layers
(Lafolie Records / Differ-Ant) juin 2015
Si un pays peut représenter la notion de melting pot, c’est bien l’Amérique du Nord. Les hommes et les femmes qui y ont émigré viennent de pays aussi lointains que divers. Si les Britanniques, les Anglais surtout, représentaient encore une grande majorité des Américains à la fin du dix-huitième siècle, le commerce des esclaves et une arrivée importante d’immigrants (venant d’Irlande, d’Allemagne, d’Amérique du sud…) au milieu du XIXème siècle va tout bouleverser. Comme souvent (toujours ?), l’intégration fut difficile. Surtout en fonction de la couleur de la peau et du niveau social des arrivants.
La culture et la musique furent entre autres un lien pour cimenter, renforcer les communautés et fédérer une véritable identité. La musique étant soluble dans le partage, toutes les influences musicales issues des origines des migrants se sont mélangées les unes aux autres dans des proportions inimaginables. On ne peut donc plus parler aujourd’hui d’une musique véritablement afro-américaine (soul music, hip hop, funk, jazz, blues…) ou simplement Américaine (folk, country…) mais d’une mosaïque composée de genres et d’influences plurielles. Il n’est donc absolument pas étonnant que l’Americana, genre véritablement apparu au milieu des années 90 avec l'émergence d’une vague néo-folk et de musiciens soucieux d’authenticité, à la recherche d’un certain classicisme et croisement de Folk, de country et l’assimilation du blues, du rock’n’roll et du rhythm’n’blues s’expatrie et revienne à ses sources.
Un jeu d’allers-retours qui coïncide avec le parcours de Guillaume Fresneau (ex Dahlia), qui revient dans la région de son enfance au Texas. Un retour aux sources donc musicales pour le Français, bercé pendant toute sa jeunesse par le blues et le Folk qu’écoutait son père. Il n’est pas surprenant donc que ce Memory Layers soit un pur disque d’Américana, où l’on retrouve guitares acoustiques, voix rocailleuse, fantasmes d’une Amérique à soit, violons sauce fiddle, harmonies vocales… C’est un beau voyage auquel nous convie Redeye, un voyage tout en rondeur, avec du velours, de belles mélodies. Solide musicalement, aux atmosphères souvent prenantes, on pensera ici ou là Townes Van Zandt, à Bob Dylan, Ry Cooder, Jonathan Wilson et autres Crosby Stills Nash & Young. C’est beau comme tout et cela mérite largement de s’y intéresser.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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