Seul en scène écrit et interprété par Luc Antoni.
"Machine arrière toute" ou comment un faux filet-frites ouvre une faille spatio-temporelle, qui aspire tout, et le reste.
Au cours d'un dîner dans une brasserie bruyante, un homme prend conscience de l'ennui sidéral qui l'envahit à l'écoute de son vis-à-vis, une femme jolie mais irrépressible bavarde, et se retrouve victime d'un burn-out métaphysique.
Traqué, en hyperventilation et au bord de l'implosion, usant vainement de tous les expédients pour tenter de filer à l'anglaise, rattrapé par les frites et le serveur, il va opérer un surréaliste rétropédalage mental qui enfonce les frontières du réel, du rêve et de la folie.
Luc Antoni, comédien de théâtre, acteur de cinéma et de télévision, et one-showman, est le toréador qui agite son rire sous cape pour attirer les inepties socio-culturelles et leur décocher de superbes banderilles dans un seul en scène qui se développe sur un mode circulaire atypique et une structure à tiroirs subtilement élaborée qui évoque une des perspectives impossibles, intitulée "Relativity", de l'illustrateur et graveur néerlandais Escher.
L'homme, sans doute un comédien, se débat comme un beau diable entre le chantre de la Kommission de la droite pensée, un petit président à Rolex et Louis de Funès, le rire, le propre de l'homme, avec Fantômas, et nombre de références cinématographiques du cinéma américain avec les cowboys et le dernier des mohicans au cinéma noir français des années 1950 avec la trompette de Miles Davis.
Un excellent comédien, un univers singulier et une épatante et déconcertante partition à découvrir d'urgence.
|