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Monfort Théâtre  (Paris)  novembre 2015

Comédie dramatique de Marius von Mayenburg, mise en scène de Martin Legros, avec Stéphane Fauvel, Sophie Lebrun, Julien Girard, Joana Rosnoblet et Baptiste Legros.

Le dramaturge allemand Marius von Mayenburg scrute, analyse et décrypte les dérives mentales et comportementales d'un monde en crise sociale, politique et existentielle avec, sous le masque du burlesque et d'inserts de grotesque borderline, une écriture acérée et anxiogène qui se révèle dès ses premières opus dont "Visage de feu".

Dans le cadre d'un huis-clos propre à prospecter la psychopathologie familiale, cette chronique d'un carnage annoncé met en scène la confrontation convulsive entre des parents plutôt compréhensifs et doltoniens mais impuissants à accompagner leurs enfants dans le passage à l'âge adulte, sans doute car eux-mêmes n'ont pas trouvé de sens à la vie, et deux adolescents en rébellion nihiliste.

Rien que de très ordinaire si n'était l'état psychotique du fils dont la puberté, à laquelle s'ajoute le fait que la soeur aînée accepte sa maturité physique et s'émancipe de leur affection incestueuse, constitue le détonateur qui va plonger la cellule familiale dans le chaos absolu. La puberté avec le dégoût du corps qui, chez lui, n'est pas que symptôme ordinaire de l'adolescence.

En effet, ce trouble prééxistait car il souffre du traumatisme de la naissance qui, en l'espèce, s'avère réfractaire au refoulement comme à la résilience, et qui, tout en laissant persister ses corollaires que sont les angoisses archaïques et la détresse, a entraîné un dégoût de son propre corps en tant que prolifération monstrueuse du corps maternel.

S'y ajoutent l'impossibilité d’identification à une figure, notamment paternelle, considérée comme positive et donc le syndrome de Peter Pan, et la fascination pour le feu qui serait le dieu primordial auquel il voue un véritable culte et auquel il finit par s'identifier à l'issue d'une interprétation erronée de la prose d'Héraclite, qui nommait ainsi non le phénomène physique mais le principe actif de vie actif, mais également en relation avec un héros des mythes et légendes germaniques prônant la destruction de l'univers par le feu.

Commence un cycle irréversible de désespoir, d'auto-destruction et de destruction orchestré avec intelligence et sagacité par Martin Legros qui évite l'écueil d'une lecture au premier degré de l'écriture semée de chausse-trappes de Marius von Mayenburg et assure une direction d'acteur au cordeau.

Dans un décor blanc minimaliste, qui ne crée pas tant un univers clinique qu'il installe une atmosphère d'irréalité exacerbant la représentation d'un réel distancié, et sous des lumières crues, tous deux conçus par Romain Delavaux, les scènes s'enchaînent d'une manière photographique, tels des instantanés flashés qui sortent du néant de l'horreur les épisodes "éclairants" de cette funeste tragédie.

Le jeu des comédiens - Stéphane Fauvel, le père, Sophie Lebrun, la mère, Joana Rosnoblet, la fille, Baptiste Legros, le fils, et Julien Girard, l'amoureux - s'avère d'une belle intensité dramatique, alors même qu'il n'est pas empreint de psychologisme, totalement en adéquation avec une partition terrifiante, miroir d'une humanité en dérélection, qui laisse le spectateur dans un état de sidération.

Un très beau travail à inscrire à l'actif du Collectif Cohue fondé par un groupe de jeunes artistes caennais.

 

MM         
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Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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