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Interview  (Nancy)  mercredi 14 octobre 2015

Mercredi 14 octobre 2015. 19h45. Nous sommes passés directement de l’été à l’hiver et un épais brouillard a recouvert la ville de Nancy. Le chapiteau au cœur de la pépinière qui accueille le festival NJP (Nancy Jazz Pulsation) semble bien triste surtout que l’affiche du jour (VKNG, Ibeyi et SKIP&DIE pas inintéressante mais composée surtout de groupes n’ayant qu’un premier album à défendre, quelle étrange idée des programmateurs) ne semble pas avoir fait le plein.

Il fait froid, l’ambiance n’est franchement pas top, VKNG va avoir du boulot. Dire que le groupe français emmené par Maxime Delpierre et Thomas de Pourquery (accompagné par Guillaume Rossel à la batterie et Louis Sommer à la basse) va faire le job est un euphémisme. S’ils avouent être encore en rodage, ça tourne déjà plutôt pas mal du tout. Pas une surprise, on a affaire à de vrais musiciens… Thomas de Pourquery, digne héritier d’un Archie Shepp, même grippé assure pourtant comme Samuel T. Herring (le chanteur de Future Islands) et Maxime Delpierre joue au sorcier sonore.

Grâce à leur sens aiguisé de la mélodie, du rythme, du show, en deux minutes la température a augmenté de vingt degrés, les mines sombres laissent place aux sourires et l’on assiste à un déhanché de doudounes. VKNG, c’est de la musique et de l’amour. Avec eux, la musique devient un acte délicieux. Ils ne trichent pas et le public ne s’y trompe pas. Rendez-vous était donné après le concert et quelques verres de vin avec Thomas de Pourquery et Maxime Delpierre…

Alors qui est VKNG ? (prononcé Viking)

Thomas de Pourquery : V-K-N-G

Donc on ne prononce pas viking ?

Thomas de Pourquery : Non non, V K N G !!

Maxime Delpierre : V K N G. Nous même, nous devons nous y habituer !

Thomas de Pourquery : On s’appelle V K N G parce que Viking. Mais nous avons ôté les deux i.

Maxime Delpierre : Les I (prononcé en anglais), les mois. On s’extrait de nos mois respectifs pour faire de la musique ensemble. Mais on ne répond pas du tout à ta question, là !

Pourtant, cela en dit beaucoup sur le projet !

Thomas de Pourquery : Complètement !

Maxime Delpierre : Cela dit tout sur le projet ! C’est David Neerman à qui on avait demandé d’écrire notre bio qui l’a trouvé !

Thomas de Pourquery : Non, c’est moi qui ai trouvé cela ! (rires) J’avais fait la proposition que l’album s’appelle I + I. Sinon plus sérieusement, VKNG est un projet que l’on a en tête depuis longtemps avec Max. Tout s’est fait très naturellement, on avait envie de faire des chansons, nous sommes partis quelques temps à Quiberon, dans notre west coast à nous. Au départ, j’avais quelques squelettes de chansons et Max a commencé à les produire et rapidement nous avons amené des idées de production et de compos tous les deux. Il y avait une vraie identité qui n’appartenait pas qu’à Max ou moi. Au départ, il n’y avait qu’un projet discographique, sans l’imaginer le jouer sur scène forcément puis très naturellement l’envie est venue de tourner.

Et pour vos parcours respectifs ?

Thomas de Pourquery : Tous les deux nous venons du jazz, c’est quelque part notre premier berceau musical…

Maxime Delpierre : En tout cas, nous nous sommes rencontrés là.

Vous êtes vraiment amis d’enfance ?

Maxime Delpierre : Pratiquement ! On s’est rencontré à l’adolescence, vers 18 ans. On s’est tout de suite super bien entendu. On jammait ensemble, d’abord au studio des Islettes puis au squat des Falaises. C’est là que nous avons rencontré tous nos copains : Médéric Collignon, Laurent Bardainne, Alice Lewis, Jeanne Added.

Toute une génération de jeunes musiciens !

Maxime Delpierre : Une partie d’une génération, oui ! Il y avait une scène, mais ce n’était pas une question d’âge. Il y a des gars qui avait trente ans quand d’autres n’en avaient que vingt. Par contre, nous avions conscience que nous formions un mouvement, que nous avions un son, que nous nous influencions les uns les autres. Nous discutions beaucoup de musique ensemble, nous passions des nuits à faire de la musique.

Thomas de Pourquery : C'était une bande d’amis. Nous ne revendiquions aucune musique en particulier parce que nous jouions beaucoup de musiques différentes. On jammait sur des standards, sur du free, sur du rock, du hip-hop.

Maxime Delpierre : Oui beaucoup de hip-hop. Nous écoutions The Roots et Steve Coleman comme des dingues et c’était très influent !

Vous étiez donc ouverts à tout…

Thomas de Pourquery : Complètement mais c’est aussi cela l’essence du jazz ! C’est fait pour faire danser les gens, pour les faire rêver, planer. Et le jazz se nourrit de toutes les autres musiques, en le revendiquant. Aujourd’hui, le jazz est de plus en plus large, comme peut l’être aussi la pop, le rock… Toute la musique tend vers le contraire de l’uniformisation, vers l’expansion…

Maxime Delpierre : Du domaine de la lutte ! (rires)

Thomas de Pourquery : C’est l’expansion totale des styles de musique comme l’avait prophétisé Miles Davis ! Et si nous ne devions prêcher qu’une chose, c’est la Musique, les musiques…

Maxime Delpierre : C’est notre seule volonté, faire de la musique. Assurer le job. Qu’il se passe une histoire musicale, trouver un son, un instant. Faire un disque que l’on assumera et que l’on aimera écouter dans deux ans, quatre ans. VKNG prend tout notre temps, même si nous honorons nos autres projets, mais nous sommes dans la recherche…

Justement, quelles sont les influences pour ce disque ? "Mary" sonne très David Bowie par exemple…

Maxime Delpierre : En fait c’est drôle, parce que tout le monde nous a dit ça, cela sonne Bowie et après on s’est dit : "Ah oui, effectivement". Alors bien sûr, on adore Bowie mais la vraie idée de départ c’est un sentiment. On a imaginé la Californie, les vestiges d’une ville comme San Francisco, la liberté… Nous voulions vraiment évoquer cela. On adore Ariel Pink parce qu’il représente cela. Cette liberté de composer et dans tous les styles. Au départ, "Mary" est un hommage à cela.

Thomas de Pourquery : Et le côté Bowie, c’est aussi parce que lui-même mélangeait pleins de trucs…

Même dans le son, je me trompe peut-être mais je trouve que ton son de guitare Maxime sonne très "Let’s Dance"…

Maxime Delpierre : C’est le pur morceau de dance. Je ne l’ai jamais étudié mais il m’a toujours fasciné comme étant vraiment la chanson imparable !

Thomas de Pourquery : Bowie est vraiment l’inspirateur de ce mouvement là, comme le blues pour le jazz, comme Duke Ellington quand tu vas jouer des standards de jazz. Il y a aussi chez nous une grande influence qui s’appelle les Flaming Lips, que Maxime m’a fait découvrir et dont je suis tombé follement amoureux et que nous avons écouté énormément, du coup. Cette sorte de grandiloquence magnifique.

Maxime Delpierre : Ce groupe est absolument génial. Ils ont fait Embryonic qui est un chef d’œuvre comme peut l'être The Wall ou Bitches Brew. Et cela nous a rappelé justement cette période où avec Medo Collignon, Philippe Gleizes, Mathieu Jerome nous étions vraiment fan de cette période très électrique de Miles Davis. Cette époque où il tournait dans les festivals de rock avec son groupe comme le faisait Charles Lloyd avant lui, ce qu’il l’énervait particulièrement. Il y est parvenu, en piquant au passage une partie des musiciens de Lloyd, Jack DeJohnette… et là il jouait ce truc incroyable. Et en réécoutant Embryonic, en décryptant le disque, on retrouvait ce genre de sensations. Il y a un truc de Bitches Brew dans ce disque, de Pink Floyd aussi. Et puis ce que nous aimons, c’est que c’est un disque qui ne se livre pas à la première écoute, on découvre toujours pleins de choses…

Comme votre disque !

Thomas de Pourquery : Ah ça, c’est cool !

Il y a un côté premier degré, dans le sens directement efficace et puis si on pousse plus attentivement l’écoute, on se rend compte de la qualité d’écriture, de la recherche sonore…

Thomas de Pourquery : Merci. C’est vraiment ce que nous recherchons…

Une recherche de son comme chez Coltrane, Monk, Sun Ra ou Stephano Di Battista…

Thomas de Pourquery : Oui ou comme Bowie, Les Flaming Lips, Messiaen, Prince ou Dalida ! Tous ces génies qui nous inspirent nous poussent à continuer à travailler pour trouver notre son, celui qui nous plaît et nous fait vibrer dans nos chansons, celui qui n'appartient ni à Maxime ni à moi, mais bel et bien à notre association sous les cieux !

Thomas, ton instrument premier est le saxophone… Tu as toujours eu envie de chanter ? Comment as-tu trouvé ta voi(x-e) ?

Thomas de Pourquery : J'ai toujours écrit des chansons, comme un journal intime. Quand j'étais enfant avec mon père, on chantait tout Nougaro, Gainsbourg, Brassens, Aznavour, les double six... Puis j'ai commencé à chanter dans mon premier groupe, Rigolus. Fred Pallem m'a ensuite invité souvent à chanter avec Le Sacre du Tympan et puis ma grande sœur Jeanne Added m'a beaucoup invité et je peux dire que c'est elle qui m'a ouvert pleinement à ma voix. Et puis... VKNG est arrivé !

Vous avez signé chez Naïve, comment cela s’est-il passé ?

Thomas de Pourquery : Nous avons rencontré notre éditeur Guillaume Courchay qui nous a fait signer avec BMG édition…

Sur votre nom ?

Maxime Delpierre : En fait c’est un mélange, je l’avais rencontré quand je tournais avec Rachid Taha et au même moment, le tourneur de Jeanne Added lui a présenté Jeanne. Il a flashé sur Jeanne, sur moi, sur Thomas qu’il a rencontré tout de suite. Il a flashé sur une bande, sur des personnes singulières. Il a tout de suite compris qu’il y avait une espèce de scène musicale qu’il ne maîtrisait pas du tout. Et il a signé le bloc.

C’est un sacré coup ! En tout cas, il y a une vraie pertinence musicale, une vraie cohérence.

Thomas de Pourquery : Absolument ! Mais c’est à toi de le dire !

Maxime Delpierre : En tout cas, il nous a tout de suite compris.

Thomas de Pourquery : Et puis ce sont de belles rencontres humaines, presque une rencontre amoureuse ! Nous ne sommes qu’au tout début de l’aventure. On pense déjà au deuxième album, on va aller en studio dans quelque mois, on est en train de travailler dessus. Mais pour le moment, on défend avec un grand bonheur celui-là sur scène.

Donc la suite est déjà plus ou moins écrite ?

Maxime : Je pense. Il est en écriture, oui. On a déjà une idée du son de départ qui ne sera sûrement pas le son d’arrivée…

Thomas de Pourquery : … et tant mieux !

Toujours resserré sur vous deux ?

Thomas de Pourquery : Oui, c’est vraiment l’idée originelle. Après on travaille sur scène avec Guillaume Rossel à la batterie et Louis Sommer à la basse qui sont des amis, de super musiciens qui nous apportent beaucoup, de pensées, d’impulsions musicales et qui font vraiment partis du groupe aujourd’hui et que l’on devrait retrouver dans le disque.

On retrouvera des featuring, vous êtes proches de Jeanne Added ou Alice Lewis par exemple ?

Maxime Delpierre : Oui, j’ai produit le premier EP de Jeanne, le dernier disque d’Alice Lewis… Je suis triste que son disque n’ait pas marché parce que c’est vraiment une artiste de grand talent. C’est une grande sœur, quand nous faisons de l’improvisation, elle écrivait déjà des tonnes de chansons, elle faisait déjà de la production, ce rapport naturel à l'electro-pop. Elle chantait des standards de jazz et elle faisait cela quand elle était chez elle et sincèrement c’était magique. On se croise souvent. Nous discutons !

Pour terminer, qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour le futur ? Beaucoup d’amour ?

Thomas de Pourquery : Oui beaucoup d’amour, d’être heureux, la santé, continuer de nous régaler et de la musique, toujours de la musique !

 

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Crédits photos : Arnaud Kehon (Toute la série sur Taste of Indie) sauf photo du concert : Jérôme Gillet

Merci au Flaq Bar pour l'accueil (session et photos) au 36 rue Quincampoix, à Paris


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