Central Belters de Mogwai est un long voyage, un voyage dans 20 ans de musique. Cet album est né comme a dit le guitariste Stuart Braithwaite parce que "ça semblait tout simplement être un truc sympa à faire".
35 chansons réparties sur trois disques qui témoignent de l'immense production de Mogwai, une accumulation immense de matière du premier album Young Team (1997) au dernier Rave Tapes (2014).
On vient d'apprendre ces jours ci que John Cummings, guitariste et membre fondateur du groupe, termine son expérience avec Mogwai pour se consacrer à ses projets solo pour l'instant encore secrets. Une raison en plus pour écouter ces trois albums qui offrent un balayage chronologique de la production du groupe au complet.
"La théorie était que les deux premiers CD seraient constitués des chansons les plus connues extraites de tous les albums. Et puis le troisième CD aurait rassemblé des choses plus obscures", explique Stuart.
Le premier album s'ouvre avec "Summer" qui date de 1996, single de la semaine sur NME à l'époque, qui leur a donné leur notoriété. C'est le réveil d'un rêve confus, la batterie domine tout le morceau et comme dans une marche devient de plus en plus rapide jusqu'à devenir plus calme.
Le deuxième morceau, "New Paths To Elicorn Part I" avec un trémolo nous fait penser à God Machine et "Christmas Steps" qui suit plutôt à Have A Nice Life. On y trouve aussi l'émouvant "Take Me Somewhere Nice" et "Stanley Kubrick" qui nous rappelle de nombreuses bandes originales de Mogwai comme celle des Revenants.
Le deuxième album voit dans ses titres la ballade nocturne "Friend of The Night", "I'm Jim Morrison, I'm Dead", "The Lord Is Out of Control" et "Teenage Exorcists" du dernière album Rave Tapes.
On arrive jusqu'au troisième album comme dans une balade musicale et visuelle et on se laisser bercer par l'éternelle "My Father My King", des morceaux moins connus publiés uniquement sur compilations, des split singles, des EP de tournées ou des bonus, comme "Burn Girl Prom Queen", "Devil Rides", "Tell Everybody That I Love Them".
Au cours d'un parcours sonore, on passe à travers les années, à travers les albums : la majesté nocturne de Come On Die Young (1999) avec le multi-instrumentiste Barry Burns, Rock Action (2001), Happy Songs For Happy People (2003), Mr Beast (2006) qui a inspiré le documentaire The Recording of Mr Beast, The Hawk is Howling (2008), Hardcore Will Never Die But You Will (2011) et Rave Tapes (2014).
Cette compilation est accompagnée d'archives historiques de Mogwai, souvenirs des voyages, des tournées, des photos, des billets, des affiches... Dans toutes ces années, ce qui est le plus étonnant, c'est d'entendre Stuart dire : "Il n'y a rien de différent entre le fait de jouer devant 2000 personnes et celui de jouer devant 50 personnes. La scène est juste un peu plus haute. Et on a une loge !"
Cette oeuvre est un rare exemple du travail d'un groupe encore en activité qui décide de sortir un album rétrospectif. C'est un grand objectif pour un groupe qui, dans le Glasgow de 1995, avait choisi un nom au hasard car comme Stuart l'a révélé : "Nous avons toujours eu l'intention d'en trouver un meilleur, mais comme beaucoup d'autres choses, nous ne l'avons jamais fait".
Barry Burns a dit une fois : "Je pense qu'on est meilleur que les Beatles ! Mais je suis le seul !". Alors on les attend dans vingt ans pour la suite...
# 06 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
Beaucoup de choses à découvrir encore cette semaine en attendant la MAG#91 vendredi. Du théâtre, du cinéma, de la lecture et de la musique au programme, et toujours le replay de la MAG#90...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.