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Interview  (Paris)  mardi 27 octobre 2015

C’est chez [Pias] que nous avons rencontré Matt Low, ce clermontois, membre du Delano Orchestra, sort son premier EP né de la rencontre avec Jean-Louis Murat, d’abord pour les 50 ans de France Inter, mais surtout avec l’album Babel et la tournée qui s’en est suivie. Souriant, détendu, sympathique Matt Low répond à nos questions.

Dans la chronique de votre EP, je me demandais si vous étiez fan de jeux de mots pour choisir comme pseudo Matt Low, c'est le cas ?

Matt Low : Pas vraiment, en fait c’est simplement que tout le monde m'appelle comme ça à Clermont-Ferrand depuis des années. C'est un surnom qu'on m'avait donné quand je jouais dans un groupe de pop qui s'appelait Kissinmas, on avait anglicisé nos noms et comme moi c'est Mathieu Lopez, c'est devenu Matt Low…

Plus sérieusement, comment vous êtes-vous décidé à vous lancer dans l'aventure solo alors que vous faites de la musique depuis très longtemps ?

Matt Low : En fait, j’avais beaucoup de musiques composées au cours des années et j’avais cette envie de faire des chansons mais je n’osais pas y aller, j’avais un peu la trouille et la rencontre avec Jean-Louis Murat a été décisive, c’est lui qui m’a un peu poussé mais il n’a pas eu besoin de me pousser énormément non plus, j’en avais vraiment envie. En me proposant d’écrire des textes, c’était le mini coup de pied au cul dont j’avais besoin pour avancer.

Sans lui, je n’en serais pas là, je pense qu’on se serait vu ici au même endroit (peut-être) un ou deux ans plus tard, grâce à ce petit coup de pouce, j’ai gagné quelques mois ou années, c’est sûr que c’est un gros truc. C’est quelqu’un de très généreux, qui aime bien aider, booster les gens ou même simplement les aider à s’épanouir, à être bien dans ce qu’ils font. Il aime faire profiter de l’expérience, de la vision qu’il a des choses et effectivement, ça m’est profitable.

Comment passe-t-on de "membre d'un groupe" où l'on décide à plusieurs, à "chanteur lead" où l'on décide de tout ?

Matt Low : C’est quelque chose que je ne connaissais pas. Jusqu’à présent, j’ai joué dans pas mal de groupes où il y avait un chef qui menait la barque et moi de prendre ce rôle là ça me plaît bien, j’aime bien l’idée que tout repose sur moi, que les choses biens comme les erreurs soient de ma responsabilité, j’aime bien cette position. Mais je suis content, je suis content d’avoir travaillé au Black Box qui est un endroit terrible, je suis content de ce qu’on a fait, du son, on est rarement content de ce qu’on enregistre en fait, donc je dirais que je suis "assez" content, ça me laisse voir ce que ça peut être.

Vu de l'extérieur, on a l'impression de l'existence d'une filière clermontoise, vous avez le sentiment d’appartenir à un courant ?

Matt Low : Appartenir à un courant, non. Mais par contre, faire partie d’une bonne bande de musiciens qui s’entendent bien, oui. Je ne dirai pas une fraternité, ça ne convient pas exactement, mais c’est une belle bande de copains qui font une belle bande de musiciens. Clermont, c’est un petit village, on se connaît tous, et tout le monde joue avec tout le monde mais ce n’est pas un courant. C’est pour ça que j’ai fait appel à eux pour enregistrer d’ailleurs, j’ai la chance d’avoir des amis qui sont très doués, de très bons musiciens et je n’ai pas à chercher très loin pour m’entourer.

Justement cette "filière", Alexandre Delano, Morgane Imbeau, ou Pain Noir, chantait jusqu’à présent beaucoup en anglais, or ce n’est plus le cas. Avez-vous toujours penser chanter en Français, ou y a-t-il eu un déclic ?

Matt Low : C’est difficile à analyser parce qu’on est en train de le vivre. Pour les gens qui ont rencontré Jean-Louis, ça a dû engager une réflexion pour chacun. Je ne sais pas, on a tous autour de la trentaine, ça fait longtemps que l’on fait de la musique, peut-être… je tente une analyse… peut-être que l’âge aidant, on se connaît un peu mieux et on a plus envie de s’exprimer et de moins se cacher, le français permet ça, car pour beaucoup l’anglais est une planque. Attention pas pour tous, Garciaphone par exemple est clermontois, s’exprime en anglais parce qu’il est bilingue, pense en anglais, dans son cas c’est logique et normal.

C’est facile de se glisser dans les mots d’un autre ?

Matt Low : Ça a été très facile de me mettre dans ces textes, c’est la première fois que je travaillais comme ça, c’était très simple parce qu’on a passé du temps ensemble, on s’est bien entendu, il m’a bien cerné et il a fait des textes pour moi et je me suis instantanément glissé dedans comme dans du velours.

Je lui ai apporté beaucoup de musique guitare-voix, soit pas chantée soit chantée en anglais ou en yaourt avec des sonorités anglaises et sur cette base là, il a écrit des textes en français, comme ça lui venait. Il a placé quelques anglicismes et j’aime bien l’effet que ça fait, parfois il a repris quelques mots ou quelques sonorités qui étaient présentes dans mes chansons et il a fait autour de ça et moi j’aime bien cette petite touche d’anglais qui reste dans les textes.

C’est ce qui est fort dans ce qu’il a fait pour moi, c’est que ça me va bien directement, il a collé rythmiquement exactement à ce que je chantais, moi j’avais l’habitude de les chanter en yaourt ou en anglais et quand j’ai eu les textes en français, je n’ai eu aucun temps d’adaptation, c’était directement ciselé… Je suis vraiment content des textes, enfin c’est au-delà du content.

Allez-vous prendre la plume à l'avenir ?

Matt Low : Oui, je me vois écrire en français, j’anticipe un peu sur la suite des évènements mais ça me lance sur un désir d’écrire et je ne me verrai pas revenir à l’anglais après avoir chanté en français parce que j’aime bien ça en fait, alors qu’il y a dix ans tu m’aurais dit que j’allais chanter en anglais, je t’aurais ri au nez ! Mais ça me donne envie d’écrire et un jour, j’écrirai. Et aussi en jouant dans des salles en France, parce que le fait est que je vis en France, je me rends compte de la portée du chant en français, ce qui est évidemment une banalité, mais les gens comprennent ce que je chante et ça donne un poids et une intensité aux chansons.

Avoir eu Murat, ça met la pression, mais ça sera quelque chose de différent, de toute façon je ne vais pas essayer de faire du Murat, je ne saurais pas le faire, il est unique, je ferai les choses en essayant d’être le plus naturel possible mais oui, ça met la pression, je commence ma vie de chanteur avec une qualité de textes superbe et il faut rester dans cette qualité.

Si vous osez le français pour les texte, on a l’impression que par contre musicalement l’inspiration est plus anglo-saxonne, américaine, c’est le cas ?

Matt Low : Oui il y a des choses que j’écoute plus que d’autres, j’écoute à quatre-vingt… dix-huit pour cent de la musique anglo-saxonne, et principalement américaine. J’ai écouté peu de chose en français, effectivement la musique qui me touche le plus vient des Etats-Unis, j’écoute de la musique depuis… tout le temps, j’avais les disques de mes parents, les disques des Beatles et de Neil Young sont les deux choses que j’écoute depuis trente-quatre ans en fait... J’aime bien la scène américaine folk et rock indé, entre guillemet, des années quatre-vingt-dix : Eliott Smith, Pavement, Pixies, Sparkelorse, Grant Lee Buffalo, il y a tellement chose… Et j’ai écouté aussi beaucoup de Brit-pop pas tout hein… si tout en fait ! Mais principalement Blur, Supergrass, Pulp, un petit peu Oasis.

En fait, les bons groupes de Britpop, ce qui ne s’entend pas dans ma musique, mais je ne réfléchis pas du tout aux ambiances que je veux mettre dans les morceaux, je ne me dis pas : "tiens, si je faisais un morceau rapide ! Tiens, si je faisais un morceau lent". Pour l’instant, je me suis laisser faire, sans réfléchir, je compose un morceau, il est comme il est. J’essaie d’avoir le moins d’idées préconçues de comment il doit être et donc ça donne ce que ça donne, je pense qu’il y aura quelques morceaux dans les nouveaux que j’ai en préparation qui seront un peu plus dynamiques mais naturellement, je tends vers la lenteur et l’obscurité plutôt, mais il y aura des morceaux différents, je ne suis fermé à rien, j’essaie de laisser faire les choses, le plus naturellement possible, c’est vraiment comme ça que je vois les choses.

Vous avez dit ne pas avoir de projet d'album pour le moment, j'imagine que l'envie est là pourtant ?

Matt Low : J’ai un album dans ma tête en tout cas, j’ai les chansons, mais pour l’instant on ne sait pas trop, on discute, on laisse vivre le EP, moi je continue à bosser sur d’autres morceaux, j’ai la matière pour un album même deux… même trois !

Sur votre EP, vous invitez des collègues de bureau, Olivier Perez et Guillaume Bongiraud. Dans un monde où tout serait possible, avec qui aimeriez-vous travailler ?

Matt Low : Il y a tellement de musiciens super doués avec qui j’aimerai jouer, dans l’idéal j’aimerai bien, sur un titre ou deux faire un duo avec Nina Persson des Cardigans. J’aimerai bien.

Je pense que je vais être amené encore à enregistrer des chansons avec une voix féminine, je chante principalement avec ma sœur parce qu’on a des voix qui s’accordent très bien, je ne sais pas si c’est le fait d’avoir grandi ensemble et que nos voix se sont accordées de cette manière-là, j’y crois un peu en fait, mais faire un duo avec Nina Persson, ça me plairait bien.

J’ai toujours eu l’idée de chanter avec une fille, je n’ai pas d’idée préconçue mais ça s’en était une, c’est parti du morceau "Mandarine" avec ma sœur parce que ça se faisait naturellement, et comme ça passait bien on l’a fait aussi sur Blow et je sais que j’en referai.

Un autre truc que j’aimerai mais sans avoir de nom en particulier, c’est enregistrer aux Etats-Unis : rencontrer des gens là-bas et jouer avec des musiciens du cru, on en a parlé un petit peu parfois avec Jean-Louis, de ses expériences d’enregistrement aux Etats-Unis et je crois que ce serait un truc à faire musicalement, humainement et personnellement. Je pense que ça doit être une expérience de fou de jouer avec des vieux ricains qui connaissent bien le métier, c’est quelque chose qui me plairait, je n’ai pas de nom en particulier mais je crois que je le ferai un jour.

Vous avez fait une dizaine de dates en première partie de Jean-Louis Murat, c’était important pour vous de faire découvrir vos chansons en live ?

Matt Low : C’était super ! C’était très bien de commencer ma "carrière" de chanteur en première partie de Jean-Louis, c’est un super début. Je suis dans le bain directement, je me suis retrouvé dans des salles remplies, avec pas mal de monde, avec des gens très attentifs j’ai eu de très bons retours. J’ai quand même quelques passages très intimistes durant le concert et j’entendais les mouches volées, c’était très agréable pour se mettre dans le bain. Et puis voir les concerts de Jean-Louis tous les soirs… T’apprends… Quand tu es au contact de gens comme ça, que ce soit son équipe technique, ses musiciens, que des gens hyper doués, qui ont de la bouteille, toi tu es là et tu apprends énormément.

Je dois bientôt rencontrer Morgane Imbeau, je me demandais si vous aviez un message pour elle ?

Matt Low : Haaa Morgane… Elle est superbe… Enfin... Cette nana est superbe, tu ne vas pas lui transmettre le message. En fait si, tu lui dis : "Morgane, t’es une nana superbe !" et tu rajoutes un petit clin d’œil ! N’hésite pas !

Et pour finir, nous essayons désormais de mélanger musique et art de vivre : pour accompagner votre EP, vous nous conseillez plutôt : Truffade et Volvic, Hamburger et Coca ou juste un cigare et du Whisky ?

Matt Low : Je prendrais le Whisky mais je remplacerai le cigare par autre chose… Je n’ai pas très envie d’écouter de la musique après avoir mangé une truffade, non un truc posé dans une demi obscurité, avec une petite lumière, un petit verre de Whisky…

Retrouvez Matt Low
en Froggy's Session
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En savoir plus :
Le Facebook de Matt Low

Crédits photos : Arnaud Kehon (Toute la série sur Taste of Indie)


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Matt Low (27 octobre 2015)


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