Textes de Jean-Paul Alègre interprétés par Alexandra Desloires et Sophie Imbeaux dans une mise en scène de Delphine Roudaut.
D’un côté de la scène, un portant rempli de robe et de costumes ; de l’autre, une table éclairée d’un néon rose et couverte d’accessoires divers.
Accueillant le public avec simplicité, Sophie et Alexandra s’apprêtent à démarrer leur spectacle. Quelques minutes d’hésitation et hop, c’est parti pour une heure de dynamite !
"Jeux de planches", spectacle construit autour des textes de Jean-Paul Alègre sur le métier d’acteur (avec l’ajout de textes de Delphine Roudaut) est une version totalement inédite et pour le moins décapante. Avec une présence bluffante, les deux comédiennes installent directement un rapport de complicité avec le public qu’elles tiennent en haleine pendant plus d’une heure.
Grâce à leur talent, aux mots de Jean-Paul Alègre (qu’elles se sont totalement approprié) et à la mise en scène toute en finesse de Delphine Roudaut, elles parviennent à nous offrir un spectacle totalement imprévisible.
Installant des changements de tons continuels, jouant beaucoup sur les oppositions de rythme ou le comique de répétition, elles opèrent des retours en douceurs entre deux séquences-choc et ce faisant, donnent à ce spectacle une vraie humanité d’où transparaît toute la difficulté et la cruauté de ce métier qu’elles ont choisi.
Interchangeant les rôles de l’Auguste (qui disjoncte) et du clown blanc, passant par la chanson, la percussion corporelle ou les parodies en tous genres (celles des publicités télé est particulièrement savoureuse), allant même pour illustrer la dureté du métier jusqu’à faire un combat de catch, elles n’ont absolument peur de rien pour illustrer l’envers du décor et le parcours du combattant de l’apprenti-comédienne.
Avec un sens certain du rythme, Alexandra Desloires (impressionnante d’énergie) et Sophie Imbeaux (aux mimiques incroyables) rendent avec ce "Jeux de planches" survitaminé un bel hommage au théâtre et à la vie de comédienne. Avec quand-même une petite pointe de mélancolie qui rend cette rencontre particulièrement émouvante.
Chapeau les filles ! |