Andrea H. Japp, auteure prolifique et éclectique, ne laisse jamais ses lecteurs dans l'expectative, notamment ceux qui affectionnent ses romans policiers historiques au long cours.
A peine publié le dernier tome des "enquêtes de M. de Mortagne, bourreau", ils peuvent découvrir le premier volume d'une nouvelle épopée, celle de "La malédiction de Gabrielle", qui se situe dans la période de prédilection de l'auteure qu'est la France du 14ème siècle pendant une période troublée et durement éprouvée par la Guerre de Cent ans et la mémorable épidémie de peste.
Celle-ci constitue l'un des arguments de cette nouvelle saga qui combine, sur le fil d'une romance sous-jacente, science (avec les ravages de la pandémie dont les études récentes, résumées en post-face, tendent à une requalification), histoire (avec les intrigues de cour et la figure de Jeanne de Bourgogne) et sacré avec une intrigue policière ordonnée autour d'une mystérieuse et convoitée peinture de dévotion.
La combinaison s'avère efficace et palpitante car la plume de l'auteure est bien rodée et, d'une écriture claire et didactique, elle veille à l'immersion totale du lecteur dans les us et coutumes de l'époque avec un souci presque exacerbé du détail pour narrer, en détail et de manière circonstanciée, la vie quotidienne au Moyen-Age en utilisant le vocabulaire du temps explicité tant par un glossaire que des notes en bas de page.
Ce premier volume intitulé "Le fléau de Dieu" procède donc à l'incontournable exposition des personnages et des événements et leur imbrication en associant différents types d'intrigue qui vont brusquement lier l'action au coeur de laquelle se trouve entraîné le personnage-titre.
Jeune fille de belle noblesse apparentée par sa mère à l'épouse du roi de France mais désargentée, et un peu "bécasse", elle s'est amourachée d'un "bellâtre" de son rang et tout autant sans le sou qui fait miroiter des espérances successorales.
Le premier amour est toujours aveugle et la belle Gabrielle, qui croit avoir trouvé son prince charmant, découvre brutalement son vrai visage, celle d'un homme qui cumule tous les vices ajoutant au mensonge, la paresse, le goût du vin, des femmes "puterelles" et du jeu.
Mais la révélation de son infortune agit comme un bénéfique catalyseur qui va la transformer en jeune femme à l'âme bien trempée et décidée à prendre en main son destin. A suivre donc...
|