"Est-ce que nous ne sommes vraiment plus capables respecter la nature, la liberté vivante, sans aucun rendement, sans utilité, sans autre objet que de se laisser entrevoir temps en temps ? La liberté elle-même est anachronique."
Les Racines du ciel (1956)
Roman Kacew, dit Romain Gary
Comme son nom l’indique, c’est du côté de l’Afrique que le Marabout Orkestra va puiser sa musique. Johann Guihard fonde en 2013 le Marabout Orkestra avec la volonté de construire un répertoire inspiré notamment par les musiques africaines. Notamment parce que Johann Guihard possède une belle culture musicale, il est par exemple un inconditionnel du crate digging (le fait de fouiller dans les bacs à disques pour trouver des perles rares).
Composé de six musiciens (Johan Guihard donc aux saxophones soprano et ténor, Cédric Thimon également aux saxophones soprano et ténor, Xavier Thibaud au saxophone baryton, Laurent Cosnard à la batterie, Antoine Passet à la guitare et Malo Darcel au soubassophone), l’ensemble propose un voyage tonitruant (ce groove…), lancinant, transcendantal presque, sur les traces du Souljazz Orchestra, du Guelewar Band Of Banjul dont ils reprennent "Warteef Jigee", d’Herbie Hancock pour la science du rythme, de la famille Kuti, de Ray Léma ou du saxophoniste Bernard Jean Wilen, Seven Lives avec sa synthèse de musiques africaines et de jazz rappelant son disque Moshi sorti en 1972 et dont il faudra quand même un jour reconnaître son inestimable valeur.
Maelström musical et rythmique aux mélodies accrocheuses aux timbres épicés, Seven Lives souffle un vent (mais jamais contraires) où se mêlent free jazz, psychédélisme, Bembeya, afrobeat, Soca ou encore éthio-jazz. Un tourbillon aux tourneries hypnotiques, improvisations, syncopes et harmonies élaborées qui nous emporte loin, dans un ailleurs coloré où le Marabout Orkestra joue au chamane, musiciens blancs cœurs noirs.
Fin techniquement et musicalement, Seven Lives est comme le fruit du Strychnos icaja Baillon qui s’infiltre en vous pour ne plus vous quitter. Fermez les yeux, laissez danser votre esprit et partez… loin…
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