Yeah ! Buddies ! Enfilez vos chemises à carreaux et vos stetsons de paille ! Baptiste W. Hamon is in the place ! OudelaYioup ! Cet album est le premier de ce jeune Marty McFly chez ses aïeux : L’insouciance. De la guitare frisée et un accent texan à la langue ondulée, un frenchie à la Nouvelle Amsterdam, avant les marchés boursiers et les pétrodollars.
C’est intéressant de remarquer à chaque fois le nombre d’artistes qui tirent leurs premiers émois dans les vieux disques de leurs parents. Ce fut également le cas de Baptiste W. Hamon, initié à Barbara, Reggiani et Moustaki dans un tendre passé. Je lui soupçonne un sourcil froncé en plus des textes en français et d’une voix retenue dans la douceur, un peu timide derrière sa guitare et un regard perçant sous une tignasse rebelle. Un passionné.
Enregistré à Nashville, Tenessee, l’album respire la torpeur du climat, les éperons et les grands espaces. L’insouciance porte le rythme entraînant des danses collectives, en file ou en rond, par la main ou par les coudes, en riant et les cheveux au vent, hors du temps, comme si le souffle ne devait jamais finir.
Un hommage à Alan Seeger : "je pose une rime encore, je m’affaisse en silence, le tumulte reprend, c’est mon tour de perdre pied, mais la guerre brise les âmes et brûle les corps des poètes", mort dans la Somme pour la France, et un superbe titre à Van Zandt : "Quand j’avais 18 ans, j’avais 3 bons amis, on courrait dans la nuit, on se soulait de Whisky, l’un c’était Bobby, l’autre ma copine Maggie, le dernier c’était Van Zandt, aujourd’hui ya plus que lui, quand il parle des montagnes de son Colorado, je ne vois plus l’horizon comme un triste fardeau". Parce que les amis qui restent sont aussi les auteurs qui ont accompagné nos années.
Et l’amour, toujours l’amour, encore l’amour, au son des violons violents ou rougissants : "moi j’aime une fille, son nom c’est Joséphine, je prends sa main et danse dans le noir, elle cache des rimes tout au fond de mon lit, elle cache des larmes tout au fond d’un fou rire" ("Joséphine"). "Combien de larme on doit quand on ne sait pas aimer, je voudrai recommencer" ("Dieu que mon cœur est lent").
Des duos avec Will Oldham ("Comme la vie est belle"), Alma Forrer ("Peut-être que nous serons heureux"), et Caitlin Rose ("It’s been a while"), dans la plus belle tradition des duos texans, la petite voix qui fait écho à la grosse voix : "when I'm thinking of you I just wonder if you still want me". A se dire que l’amour a bien raison d’être pingre, il inspire de belles odes à sa recherche.
Le talent de Baptiste W. Hamon réside dans la maîtrise complète des instruments, il sait associer les mots, les sentiments et les sons de ses instruments. Et au-dessus des autres : le folkement violon versatile. L’instrument porte en lui la folie insouciante des bals populaires tout-nus-dans-les-bois et la sagesse d’une robe à poche qui laisse à peine entrevoir les chevilles.
Et l’insouciance dans tout ça ? Elle est partout, au détour d’une corde pincée, d’un mot murmuré, d’une réponse frissonnée, dans le violon qui s’emballe et le piano qui chantonne, derrière les mots de Baptiste W. Hamon, entre les promesses des instruments et les rimes de l’auteur. Ça donne envie de prendre une guitare et de se mettre à chanter à ceux qu’on aime qu’on les aime.
Pendant que notre équipe de choc met la dernière main à l'ouvrage, une page se tourne bientôt sur Froggy's Delight, en effet d'ici quelques jours, si tout va bien, vous trouverez en lieu et place de cette page qui existe depuis 2006 un tout nouveau site. En attendant voici le programme. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !