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puce Madeleine, l'amour secret du poète
Théâtre Les Déchargeurs  (Paris)  mai 2016

Textes de Guillaume Apollinaire et Madeleine Pagès dits par Alexandrine Serre et Pierre Jacquemont.

Ça ne pourrait être qu'une lecture pour admirateurs fervents de Guillaume Apollinaire des "Lettres à Madeleine", qu'eux seuls connaissent, eux qui n'ignorent rien de la belle figure de Madeleine Pagès et qui ont en tête les quelques vers que le poète lui a adressés.

Mais, derrière leur lutrin, assis l'un à côté de l'autre et lisant leurs textes sans jamais se regarder, avec la ferveur fièvreuse de quelqu'un qui les lirait pour la première fois, Alexandrine Serre et Pierre Jacquemont sont totalement Madeleine et Guillaume.

C'est une simple histoire que cette histoire-là ! Du moins de la manière dont la retranscrit Madeleine, des années après son accomplissement malheureux.

Tout débute comme dans un conte d'amour fou. Dans un Nice-Marseille de courte distance mais propice aux rencontres extraordinaires. On est en 1915, le 2 janvier précisément, et le permissionnaire Apollinaire a quitté Lou pour rejoindre à nouveau son poste. Quant à Madeleine est s'apprête à repartir pour Oran et à prendre le bateau à Marseille.

En quelques minutes d'un compartiment commun, naît donc des amours peu communes. Le poète-militaire a de la prestance et la jeune femme bientôt professeur voyage avec une soif de vivre communicative et possède sans s'en vanter l'intelligence des femmes vives et libres.

D'abord par cartes postales, puis par lettres de plus en plus enflammées, Apollinaire s'exalte dans ses mots et dans ses sentiments. Ne rêve-t-il pas de se fiancer, voire de se marier avec cette brunette ravissante ?

Les atroces lueurs des tirs
Ajoutent leur clarté soudaine
A tes beaux yeux ô Madeleine

Les deux amants virtuels se retrouveront une seule et dernière fois, lors d'une autre permission de Guillaume en décembre 2015 qui viendra passer quinze jours à Oran chez Madeleine. Apogée de leur belle et brève histoire, ces retrouvailles n'auront hélas pas de suite. Dès son retour au front, Apollinaire, qui a eu l'idée saugrenue de quitter l'artillerie pour l'infanterie, mille fois plus dangereuse, reçoit, le 17 mars 2016, l'éclat d'obus à la tempe qui va changer son destin.

A commencer par sa relation avec Madeleine. Les lettres s'espacent, deviennent distantes. Le tutoiement cesse. Quelque chose s'est cassée dans l'âme du poète. Pressent-il sa fin ou se sait-il déjà diminué ? Toujours est-il que Madeleine est sans nouvelles du convalescent. Et pourtant, comme elle les a attendus, ces mots de la voix chère qui s'est volontairement tue.

On l'entend, admirable de retenue, dans ses textes à elles, ceux souvent inédits qu'Alexandrine Serre dit avec son beau talent jusqu'à en avoir la gorge serrée, jusqu'à s'autoriser, sans que le public n'y voit d'inconvénients, à se laisser envahir par les sanglots et les larmes.

Pierre Jacquemont n'est pas en reste et lui rend la pareille. On sent qu'il aimerait changer le cours irrémédiable des choses, mais les faits sont têtus même pour les poètes...

Pendant plus d'une heure et vingt minutes, dans ce dispositif de simple lecture et sans aucun autre vecteur que leurs voix, Pierre Jacquemont et Alexandrine Serre captivent toute l'assistance. Les fins connaisseurs du poète, comme les simples curieux qui en ignoraient tout, seront saisis par la même émotion.

Avec "Madeleine, l'amour secret du poète", les deux comédiens auront réussi l'exploit de transformer une proposition vraiment minimaliste en un pur moment de grâce.

 

Philippe Person         
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