"I'm not feeling up to anything. I'm nothing, nowhere, all over again. I can't walk. I can't walk this sadness out"
Les chiens ne font pas des chats, en France comme en Australie. Louis fils de Robert Forster (The Go-Betweens, mais est-il vraiment nécessaire de le préciser !) ne fait ni de la musique électronique, ni du free jazz et encore moins du death metal mais de la pop. De la pop lo-fi, simple mais pas simplette, sans fioritures, pleine d’humilité, qui cacherait sous presque rien et avec une certaine économie de moyens une incroyable aisance mélodique et dramatique. Alors quand on a un papa comme Robert Forster, forcément cela donne des bases, des valeurs, et le jeune Louis a dû bien observer son père.
Mais se concentrer uniquement sur ce lien de filiation serait dénigrer les qualités des musiciens qui composent ce trio et oublier qu’à Louis Forster, il faut ajouter le flegmatique James Harrison et Riley Jones la jeune batteuse (en âge et en années de pratique de l’instrument) aux faux airs de Moe Tucker (The Velvet Underground) ou Terri Moeller (The Walkabouts). On leur donnerait presque le bon dieu sans confession à ces trois là avec leurs têtes de communiants et leur façon de ne pas y toucher.
"I couldn’t work at Target. The only colour shirt I wear is blue"
Mais attention leur musique si elle ne manque pas de maladresse et de fraîcheur adolescente est bien moins légère que le vent. On se régale de ces paroles aux accents sincères ou ironiques tournant autour de l’amour, de la vie, de l’amour encore et encore…
"I go, to the barber. To get shorn. And I leave feeling empty and forlorn. I show them a picture of Roger Mcguinn, Edwyn Collins, John Lennon, David Byrne. It Seems I just can’t win".
The Goon Sax n’a pas hésité à prendre son temps avant de sortir ce premier disque et sonne comme un vrai groupe avec cette sobriété tout à fait caractéristique faite d’une classe naturelle. Cela paraît si simple et pourtant, rappelez-vous votre groupe quand vous aviez 16-17 ans et que vous mettiez sur de la pop ou du rock vos pensées profondes sur vous et le monde… Up to Anything est rempli à ras bord de mélodies pleines de charme, de celles qui font des tubes ou presque ("Sometimes Accidentally", "Telephone", "Boyfriend", "Target") bâtis sur pas grand-chose, quelques bribes de guitares et encore moins de batterie.
Il y a ici une belle vulnérabilité, une certaine candeur qui si elle n’est pas revendiquée est au moins assumée. Difficile de dire comment sera l’avenir des Australiens après un premier album aussi bon, avant d’y penser, profitons d’abord de cet instant présent…
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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