Spectacle de pantomime conçu par Patrice Thibaud, mis en scène par Jean-Marc Bihour, Jean-Michel Guérin et Patrice Thibaud, avec Philippe Leygnac et Patrice Thibaud.
Après "Cocorico" en 2008, le comédien Patrice Thibaud retrouve en 2013 le musicien-comédien Philippe Leygnac pour "Fair-Play", un nouveau duo de pantomime endiablée.
Spectacle de famille et de compagnons, tous deux comme Jean-Marc Bihour, co-metteur en scène avec Jean-Michel Guérin, étant passés par la Deschiens et Compagnie de Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps.
Celui-ci étant le petit-cousin du réalisateur Jacques Tati qui a fait ses débuts au music-hall avec un spectacle de numéros visuels sans paroles novateur intitulé "Impressions sportives" ressortant, ainsi que l'indiquait une spectatrice célèbre, Colette, "du sport, de la danse, de la satire et du tableau vivant".
La boucle est bouclée car "Fair-Play", galerie de portraits humoristiques sur la thématique du sport, sa pratique mais également l’envers du décor et le revers de la médaille, en constitue une déclinaison avec des emprunts patents, tel notamment le cavalier-centaure.
Et Patrice Thibaut emprunte tous azimuths, sans doute à ses comiques préférés. Ainsi, très defunésien dans ses mimiques, il reprend une des scènes cultes de "La Grande Vadrouille", celle du bain turc avec le même thème musical de "Tea for two".
Par ailleurs, il procède à une hybridation avec d'autres valeurs sûres. Ainsi, jouant sur le contraste physique, lui rondouillard lymphatique, Philippe Leygnac gringalet nerveux, qui, également au jeu au gré de bienvenus intermèdes, assure la composition musicale et l'accompagnement instrumental et participe à la mise en scène, il substitue au solo un duo oeuvrant dans le registre burlesque du cinéma muet.
Laurel et Hardy ne sont pas loin tout comme Buster Keaton, visage impassible et corps acrobatique, sur lequel se calque Philippe Leygnac. Vieux routard de la scène comique et de la pantomime, Philippe Thibaud pratique la panomime classique et recycle les gags visuels qui déclenchent toujours le rire primaire.
Et, surtout, entre comique et émotion, il joue habilement de sa rondeur pour camper des personnages à la résonance régressive. Ainsi, en atypique gymnaste rythmique au ruban récalcitrant évoque-t-il les ballerines hippopotames du film d'animation "Fantasia" qui ne sont pas dénuées de grâce.
Bien évidemment le public ne résiste pas. |