La silhouette austère et néanmoins gracieuse de la jeune new-yorkaise s'avance sur la scène du Vauban, accompagnée de son accordéoniste.
C'est donc elle, l'égérie de Steve Albini, elle dont les trois albums tournent en boucle sur nos platines depuis des semaines. C'est dans silence presque recueilli que Nina Nastasia plaque son premier accord sur sa guitare acoustique. Et puis la voix de Nina emplit la salle, douce, puissante, une voix unique, troublante, sensuelle. Une de ces voix rares qui vous percute, vous enveloppe et vous emporte ailleurs.

Nina Nastasia sourit peu, c'est comme ça. Elle vient, pose ses chansons, deux ou trois notes, un filet de voix et c'est tout. C'est de la magie à l'état pur. Dans le public, j'observe les gens.
Celles et ceux qui découvrent Nina Nastasia pour la première fois sont sous le choc, les autres sourient aux anges qui passent et quelques un(e)s ont les larmes aux yeux.
Ce soir on a assisté à un concert d'anthologie à l'Espace Vauban et je n'hésite pas à le dire, probablement l'un des meilleurs concerts de cette année. Il faut d'ailleurs rendre hommage à l'équipe associative de Mémo pour avoir eu l'audace de programmer un concert de ce calibre et de cette qualité. Car si le nom de Nina Nastasia n'est pas encore très connu du grand public, il le deviendra assurément.
Et dans quelques années, le public présent en ce soir de mai 2005 au Vauban pourra dire : "J'y étais". |