36 degrés, 120.000 participants en trois jours, plus de 60 artistes : voilà les chiffres de cette première journée du Festival Rock en Seine.
Bombino ouvre la journée sur la Grande Scène, il n'y a pas grand monde. Pendant ce temps là, on fait la queue à chaque stand, on attend à l'accueil, on attend pour avoir la nouveauté de cette année, le bracelet cashless, seule façon de payer pendant le festival.
On est prêt à accueillir l'electro swing contaminée de pop de Caravan Palace, le public s'amuse et la scène commence à bouger. On se déplace vers la scène de la Cascade en passant par le Village du Disque, entre le stand du Disquaire Day, les disquaires franciliens et les labels, et les autres stands à vinyles, il y a de quoi craquer, mais on laisse les tentations pour plus tard et on se lance à la découverte de Anderson Paak, le nouveau protégé de Dr. Dre. On est dans l'univers du soul, du r'n'b et du hip-hop, et Paak, rappeur et batteur à l'esprit drum'n'bass, fait danser (et chanter !) le public.
Le soleil tape fort et la chaleur est étouffante, ce ne sont pas les cinq points d'eau (seulement !) où le monde essaie de se faire de grandes réserves ou plus simplement de s'y baigner, qui peuvent nous sauver. Mais les festivals, c'est fait pour les durs et du coup... on résiste !
Après une petite pause à l'Espace VIP où l'on rencontre du monde (et on gagne un peu d'ombre !), on reçoit quelques albums de la part d'attachés de presse, on échange en buvant une bière dans les très sympa gobelets imprimés avec la graphique prune / orange de cette année, on remonte vers la scène de l'Industrie.
La scène se remplit tout de suite. Le public est hétérogène, on voit des parents avec leurs ados, qui leur parle dans le détail du groupe qui va arriver, comme dans une espèce d'initiation. On voit des adultes rêvassant avec leur t-shirt noir, beaucoup de jeunes, des français et des étrangers. Tout le monde est là pour un des groupes les plus cultes de la journée (et culte en général !) : les très attendus The Brian Jonestown Massacre. Ils ouvrent leur concert avec "Geezers", continuent avec le très célèbre "Anemone", que tout le monde chante par coeur et concluent leur prestation avec "The Devil May Care (Mom and Dad don't)" et "Yeah Yeah". On s'en sort bien frais, grâce au vent psyché qui souffle encore de façon magique après les 20 ans de carrière des six californiens.
On reste sur la même scène pour Clutch, pour la première fois à Rock en Seine. Cet autre groupe vétéran formé également en 1990, nous fait écouter du vrai vieux rock, tout simplement du rock old school, made in USA. Des cowboys aux mood country avec des sonorités lourdes, marquées par un rock stoner et un old style.
Pendant ce temps là, on retrouve sur la grande scène les Two Door Cinema Club, les trois irlandais hyper branchés qui sortent leur album pour le label très hype de la Maison (de vêtements !) Kitsuné. On écoute un electrorock qui fait de l'oeil aux actuels Franz Ferdinand, pour les sonorités et pour les chemise à pois.
Sur la scène de la Cascade, on trouve le collectif de DJs Birdy Nam Nam qui excite le public sur le dancing installé cette année pour la première fois à Rock en Seine, pour offrir aux spectateurs un grand clubbing en plein air, avec des Workshop Dance Party et la programmation electro du groupe de recherche musicale Ina GRM.
Et puis on est divisé entre Flavien Berger et The Last Shadow Puppets. Flavien Berger aka "quand la chanson française rencontre l'electro", anime le public avec ses succès comme "La Fête Noire", tous sortis sur son album Leviathan en 2015.
Du monde se retrouve sur la grande scène pour le concert qui clôture cette première journée : le projet d'Alex Turner et Miles Kane. Les deux, very british lads, jouent pendant une heure et demie pour nous offrir une super exhibition presque mieux qu'à l'époque de leur premier album The Age of the Understatement en 2008. Après huit ans de silence et leurs projets (Arctic Monkeys et la carrière solo de Kane après The Little Flames et The Rascals), ils reviennent avec un rock plus énervé et énergique, divisé entre ballades et attitude psyché.
Sur scène, ils ouvrent avec "Calm like you" et "The Age Of The Understatement", morceau éponyme de l'album, pour arriver au très célèbre "Standing Next Me", morceau qui à l'époque leur avait permis d'être considéré comme les nouveaux Beatles (même coupes de cheveux et même tambourin !). Ils enchaînent dix-neuf morceaux, entre autres le nouveau et très puissant "Bad Habits", et un hommage à Jacque Dutronc, "Les Cactus", qui étonne et conquit le public ravi.
La soirée se termine d'une façon spéciale et touchante avec un deuxième hommage, cette fois ci au Duc Blanc, David Bowie. Dans la nuit résonnent les notes de "Moonage Daydream", le public est complètement envoûté, on ne pouvait pas rêver meilleur final. |